Valeo : Des Résultats Solides Malgré un Marché Difficile
Dans un marché automobile mondial en proie à de nombreuses incertitudes, l'équipementier français Valeo parvient à tirer son épingle du jeu. Le groupe a dévoilé des résultats semestriels solides, confirmant sa capacité d'adaptation et sa stratégie de restauration de sa profitabilité.
Une Rentabilité en Hausse Malgré un Chiffre d'Affaires en Léger Repli
Sur les six premiers mois de l'année, Valeo enregistre un résultat net de 141 millions d'euros, en progression de 18% par rapport à l'an dernier. Une performance d'autant plus notable que le chiffre d'affaires recule de 1% à 11,11 milliards d'euros, impacté par un environnement jugé "difficile et incertain" par la direction.
Valeo améliore néanmoins sa marge opérationnelle qui atteint 4%, en hausse de 0,8 points. Le groupe bénéficie notamment de la montée en puissance de sa division "Brain" (aides à la conduite et logiciels) dont l'Ebitda bondit de 2,2 points à 15,9%.
Une Gestion Rigoureuse des Coûts
Dans un marché marqué par une concurrence exacerbée et une électrification qui renchérit le coût des véhicules, Valeo met l'accent sur la réduction de ses coûts. L'équipementier a finalisé la fusion de ses activités thermiques et propulsion au sein d'une nouvelle entité baptisée "Power". Cette réorganisation doit générer des économies de 50 millions d'euros dès le second semestre, et de 100 millions en année pleine.
On abaisse le point mort de Valeo mais on en améliore aussi sa flexibilité industrielle
– Christophe Périllat, directeur général de Valeo
Trois Sites Français Menacés
Cette politique de réduction des coûts s'accompagne d'une revue stratégique des sites. Mi-juillet, Valeo a annoncé son intention de céder 3 sites employant environ 1100 personnes en France :
- L'usine de L'Isle-d'Abeau (Isère)
- L'usine de La Suze-sur-Sarthe (Sarthe)
- Le centre de R&D de La Verrière (Yvelines)
Un cabinet spécialisé a été mandaté pour trouver un repreneur d'ici mi-octobre. Car malgré ses bons résultats du semestre, Valeo anticipe un second semestre compliqué. En cause : l'attentisme des constructeurs dans l'électrification et les décalages de lancements de nouveaux modèles. Les prises de commandes chutent ainsi de 52% à 9,1 milliards d'euros.
Pour Christophe Périllat, le groupe est néanmoins "engagé de manière extrêmement résolue, déterminée et courageuse dans une trajectoire de restauration de profitabilité". L'avenir dira si la stratégie adoptée portera ses fruits dans ce marché automobile en pleine mutation. Une chose est sûre, Valeo n'entend pas rester sur le bord de la route de l'électrification.