20 Startups Canadiennes Rejoignent NATO DIANA
Imaginez un instant : votre startup reçoit un coup de fil. À l’autre bout du fil, l’OTAN. Pas pour vous recruter comme dans un film d’espionnage, mais pour vous dire que votre technologie pourrait changer la donne sur un théâtre d’opérations réel. C’est exactement ce qui vient d’arriver à vingt entreprises canadiennes.
L’OTAN ouvre grand ses portes aux startups canadiennes
Décembre 2025 marque un tournant. Le programme DIANA (Defence Innovation Accelerator for the North Atlantic) de l’OTAN vient d’annoncer son plus grand cohort jamais constitué : 150 entreprises issues de 24 pays alliés. Et parmi elles, 20 sont canadiennes. Un record absolu pour le pays à la feuille d’érable.
Sur près de 3 700 candidatures mondiales, ces vingt-là ont été retenues. Elles vont bénéficier dès janvier 2026 d’un financement contractuel, d’un accès à 16 sites d’accélération et plus de 200 centres d’essais à travers les 32 nations membres. Objectif : transformer des technologies dual-use (civiles et militaires) en solutions opérationnelles concrètes.
« La mission de DIANA est de trouver les entreprises les plus innovantes, les aider à faire avancer leurs solutions et à développer leur activité, et mettre les technologies dont nous avons besoin entre les mains des opérateurs de l’OTAN. »
– James Appathurai, directeur général par intérim de NATO DIANA
Des technologies qui font rêver… et parfois frissonner
Les domaines couverts sont aussi vastes que stratégiques :
- Communications avancées
- Systèmes autonomes
- Aide à la décision par la donnée
- Énergie et résilience
- Biotechnologies
- Opérations maritimes et spatiales
- Infrastructures critiques
Mais ce sont surtout les projets concrets qui impressionnent.
Zoom sur quelques pépites canadiennes sélectionnées
Avivo Biomedical développe un dispositif capable de transformer n’importe quel groupe sanguin en donneur universel en quelques minutes. Sur un champ de bataille, cela peut littéralement sauver des milliers de vies.
Alchemy travaille sur un camouflage thermique à base de nanoparticules. Une fine couche appliquée sur un véhicule ou un soldat le rend quasiment indétectable aux caméras infrarouges. Invisible la nuit, même sous les drones les plus sophistiqués.
Volta Space Technologies et Canadian Space Mining Corporation – déjà repérées dans le classement BetaKit des startups les plus ambitieuses – poussent les frontières de l’exploitation spatiale. Leurs technologies pourraient un jour permettre d’extraire eau et métaux rares sur la Lune ou sur des astéroïdes, sécurisant ainsi les chaînes d’approvisionnement critiques en cas de conflit prolongé.
On retrouve aussi des habituées : Reaction Dynamics (Longueuil) et Tactiql (Ottawa) avaient déjà touché 300 000 euros chacune en septembre pour la phase 2 de leur précédent cohort. Elles reviennent plus fortes, prêtes à franchir de nouvelles étapes.
Pourquoi le Canada performe si bien chez DIANA
Plusieurs raisons expliquent cette percée.
D’abord, un écosystème défense-tech en pleine explosion. Toronto, Montréal, Ottawa et Vancouver abritent des clusters spécialisés qui mêlent universités de pointe, fonds d’investissement et contrats militaires. Ensuite, une politique claire : Ottawa a fait du soutien à l’innovation dual-use une priorité stratégique depuis 2022.
Enfin, la culture. Les entrepreneurs canadiens n’ont pas peur de penser grand et de collaborer avec des institutions parfois perçues comme rigides ailleurs. Résultat : quand l’OTAN cherche des solutions audacieuses, elle trouve souvent une oreille attentive à Montréal ou à Waterloo.
Ce que cela change pour l’écosystème startup canadien
Être sélectionné par DIANA, ce n’est pas qu’un badge prestigieux. C’est :
- Un financement non dilutif immédiat
- L’accès à des clients militaires réels (et solvables)
- Une crédibilité énorme auprès des investisseurs privés
- La possibilité de tester en conditions réelles dans des bases alliées
Pour beaucoup de ces vingt entreprises, c’est le début d’une trajectoire fulgurante. Certaines pourraient devenir les prochaines Anduril ou Palantir version canadienne.
Et après ?
Le programme dure un an. À l’issue, les meilleures technologies seront proposées aux forces armées des pays membres. Certaines pourraient même déboucher sur des contrats pluriannuels de plusieurs centaines de millions.
Pour le Canada, c’est aussi une formidable vitrine. Prouver que l’on peut être à la fois pacifique dans l’image et ultra-performant en défense technologique, c’est un positionnement unique sur l’échiquier mondial.
Une chose est sûre : en 2026, quand on parlera d’innovation défense au sein de l’Alliance, on prononcera de plus en plus souvent le mot « Canada ».
Et vous, quelle startup canadienne vous semble la plus prometteuse dans ce cohort ? La révolution silencieuse est en marche.