2024, l’année de la prise de conscience des dangers des PFAS
L'année 2024 restera dans les annales comme un tournant majeur dans la prise de conscience des dangers des substances per- et polyfluoroalkylées, plus connues sous le nom de PFAS. Ces composés chimiques, utilisés massivement depuis les années 1930 pour leurs propriétés antiadhésives et imperméabilisantes, sont aujourd'hui pointés du doigt pour leur impact néfaste sur la santé et l'environnement. Retour sur une année riche en rebondissements.
La première loi française dédiée aux PFAS
Le premier événement marquant de 2024 a été le dépôt, en avril, d'une proposition de loi visant à interdire les PFAS dans les produits de grande consommation tels que les textiles, les cosmétiques ou encore les ustensiles de cuisine. Portée par le député EELV Nicolas Thierry, cette initiative a suscité un vif débat, notamment chez les industriels concernés.
Le groupe Seb, leader français du petit électroménager, s'est particulièrement illustré en mobilisant ses salariés pour défendre ses poêles antiadhésives en Teflon. Une action payante, puisque les poêles ont finalement été exclues du champ d'application de la loi. Malgré cette concession, le texte a été adopté en première lecture par le Sénat, et attend désormais son examen à l'Assemblée nationale.
Des PFAS dans nos cosmétiques ?
En octobre, c'est une enquête du média indépendant Vert qui a fait grand bruit en révélant la présence de PFAS dans de nombreux produits cosmétiques. Si l'industrie de la beauté s'est défendue en assurant que ces substances auraient disparu des formulations d'ici fin 2025, la question reste entière pour d'autres secteurs comme l'aéronautique ou les pesticides.
Les PFAS sont partout, durablement. Il est temps d'agir de façon globale et coordonnée pour protéger la santé humaine et l'environnement.
Barbara Demeneix, endocrinologue et lanceure d'alerte
Vers une restriction européenne des PFAS ?
C'est justement l'objectif de la proposition de restriction déposée en 2023 par cinq pays européens (Danemark, Suède, Norvège, Pays-Bas, Allemagne). Actuellement à l'étude par l'Agence européenne des produits chimiques, elle pourrait aboutir à un encadrement beaucoup plus strict de ces composés au niveau communautaire.
Face à la mobilisation croissante de la société civile et à l'accumulation des preuves scientifiques, il semble en effet inévitable que l'usage des PFAS soit drastiquement réduit dans les années à venir. 2024 aura marqué une étape clé dans cette prise de conscience, pour le plus grand bénéfice de notre santé et de notre environnement. La vigilance reste toutefois de mise :
- De nombreux produits contenant des PFAS sont encore en circulation
- Certains secteurs industriels échappent encore largement à la réglementation
- La dépollution des sites contaminés représente un immense défi
Gageons que les pouvoirs publics et les entreprises sauront prendre leurs responsabilités pour accélérer la transition vers un monde sans PFAS. L'avenir de notre planète et des générations futures en dépend.