Cybersécurité : Les Hackers Russes Menacent les JO 2024
À moins d'un mois de leur ouverture, les Jeux Olympiques 2024 à Paris sont sous la menace d'une cyberguerre. Selon un rapport de la société finlandaise de cybersécurité WithSecure, les tensions géopolitiques avec la Russie exposent l'événement sportif planétaire à un « risque accru de cyberactivité malveillante ».
La Russie pourrait discréditer la France et le CIO
Le rapport estime qu'il existe une menace « modérée à élevée » provenant de groupes de hackers soutenus par l'État russe. Leur cible ? À la fois les infrastructures nationales et locales et le Comité international olympique (CIO).
La Russie pourrait chercher à discréditer la France sur la scène internationale en cas de faille dans l'organisation. De même, elle pourrait vouloir entacher la notoriété du CIO, qui a exclu les athlètes russes des JO. Ce dernier point est d'autant plus sensible que la Russie prévoit de lancer en septembre ses propres « Jeux de l'amitié » en concurrence.
Les hackers pro-russes peuvent déployer des cyberattaques pour discréditer les jeux "officiels" ou appeler d'autres nations à faire sécession.
WithSecure
Olympic Destroyer, le précédent de 2018
Ce scénario n'est pas sans précédent. Lors des JO d'hiver 2018 à Pyeongchang, un malware baptisé « Olympic Destroyer » avait perturbé la cérémonie d'ouverture, touchant le Wi-Fi du stade, des drones et le site officiel. L'attaque avait été attribuée au renseignement militaire russe, en réaction à l'exclusion d'athlètes russes pour dopage.
La menace des "hacktivistes" pro-russes
Pour les JO 2024, WithSecure prédit que les « hacktivistes » pro-russes chercheront « de manière quasi-certaine » à perturber l'événement. La menace reste toutefois jugée intermédiaire, les organisateurs étant en mesure de neutraliser les attaques par déni de service (DDoS). Certains groupes se sont cependant renforcés récemment, à l'image d'Anonymous Sudan et NoName057 qui ont ciblé des sites institutionnels.
Le spectre du ransomware sur la billetterie et l'hôtellerie
Autre menace pointée par le rapport : les rançongiciels. Si le risque est faible pour les systèmes critiques des JO, les gangs de ransomware pourraient cibler les « réseaux d'appui » comme la billetterie, l'hôtellerie ou les fédérations sportives pour soutirer d'importantes rançons.
Enfin, WithSecure souligne que d'autres pays comme la Chine, l'Iran ou la Corée du Nord sont susceptibles de mener des opérations de renseignement ou de collecte de données en marge des Jeux. Mais la menace globale reste limitée.
Face à ce contexte tendu, la sécurisation cyber des JO 2024 s'annonce comme un défi majeur. Il faudra déjouer les pièges des hackers russes et autres cybercriminels pour que la fête du sport ne vire pas au cauchemar numérique.