L’IA au secours des data centers énergivores

Imaginez un monde où les géants du numérique n'auraient plus besoin de construire de nouvelles centrales à charbon pour alimenter leurs data centers. Un monde où l'intelligence artificielle permettrait d'optimiser la consommation énergétique de ces mastodontes gourmands en électricité. C'est le pari un peu fou de la startup Phaidra, qui veut réconcilier écologie et technologie.

L'épineuse question de l'énergie des data centers

Le boom de l'IA a un revers peu reluisant : une consommation électrique en pleine explosion. Selon un rapport de Goldman Sachs, les data centers devraient engloutir 8% de l'approvisionnement total en électricité des États-Unis d'ici 2030, contre 3% en 2022. Un chiffre vertigineux qui pose question sur la durabilité de cette révolution technologique.

Les data centers sont de véritables gouffres énergétiques. En moyenne, leur système de refroidissement consomme environ 40% de leur énergie totale.

Face à ce défi, certains misent sur la construction de nouvelles infrastructures plus vertes. Mais pour Jim Gao, Katie Hoffman et Vedavyas Panneershelvam, les trois fondateurs de Phaidra, la solution réside dans l'optimisation de l'existant grâce à l'IA.

Des algorithmes pour refroidir intelligemment les serveurs

Phaidra a développé un système de contrôle intelligent qui s'appuie sur des milliers de capteurs pour prendre des décisions en temps réel sur le refroidissement optimal des équipements. Grâce à l'apprentissage automatique, ces algorithmes s'améliorent en continu pour trouver le meilleur équilibre entre performance et économie d'énergie.

• Des modèles IA uniques entraînés pour chaque installation
• Combinaison des connaissances physiques et des données des capteurs
• Ajustement en temps réel des systèmes de refroidissement

Cette approche sur-mesure et dynamique se démarque des contrôles traditionnels figés dans le temps. Elle promet des économies substantielles tout en garantissant la stabilité du refroidissement, cruciale pour les serveurs.

Des débuts prometteurs au-delà des data centers

Si les data centers représentent aujourd'hui le cœur de cible de Phaidra, la jeune pousse ne compte pas s'arrêter là. Sa technologie a déjà fait ses preuves dans l'industrie pharmaceutique, avec un déploiement réussi sur un site de production de vaccins de 500 hectares appartenant à Merck.

Nous facturons un abonnement annuel dont le montant dépend de la complexité de l'installation gérée par l'IA et du prix de l'énergie dans la région.

– Jim Gao, CEO de Phaidra

Grâce à une levée de fonds de 12 millions de dollars auprès d'Index Ventures, Phaidra compte bien accélérer son déploiement international, en ciblant en priorité les régions où le coût de l'énergie est élevé. L'entreprise table sur une équipe de 110 personnes d'ici la fin de l'année pour soutenir ses ambitions.

Vers un futur numérique plus responsable ?

A l'heure où la tech s'engage timidement dans sa transition écologique, l'approche de Phaidra apporte un vent d'optimisme. Elle prouve que l'IA n'est pas condamnée à être une technologie énergivore, mais qu'elle peut au contraire devenir un précieux allié pour réduire notre empreinte environnementale.

Reste à espérer que les géants du cloud, friands de cool et d'innovations, sauront saisir cette opportunité pour verdir leurs data centers. L'avenir de notre société numérique en dépend.