NoPlace : Le Renouveau Des Réseaux Sociaux Pour La Génération Z
Alors que les réseaux sociaux peinent à créer du lien, une nouvelle plateforme baptisée NoPlace fait un carton auprès de la génération Z. Lancée mercredi après plusieurs mois en accès restreint, elle se hisse déjà en tête de l'App Store. Son secret ? Un savant mélange entre Twitter et le bon vieux Myspace, le tout saupoudré d'une dose d'intelligence artificielle.
Un réseau social fait par et pour la génération Z
Derrière NoPlace se cache Tiffany Zhong, une entrepreneure de 26 ans passée par plusieurs fonds d'investissement de la Silicon Valley. Férue de réseaux sociaux, elle a rapidement cerné les attentes de sa génération. "Je pense qu'une part de la magie et du fun de l'internet a disparu. Tout est devenu très uniforme", analyse-t-elle.
Son constat est clair : les réseaux sociaux ne sont plus vraiment... sociaux. Tout n'est que média et contenu "trop personnalisé", rendant difficile la création d'une communauté. NoPlace entend bien y remédier.
Des profils ultra-personnalisables comme au bon vieux temps
La force de NoPlace réside dans ses profils hautement personnalisables. Comme sur Myspace, chacun peut laisser libre cours à sa créativité en customisant couleurs et apparence. Un brin de nostalgie qui séduit les ados, même s'ils n'ont pas connu l'époque.
Mais NoPlace va plus loin en permettant de partager ses intérêts, son humeur du moment ou encore ses occupations via des "étoiles". Signe astro, type MBTI, hobbies, fandoms... Tout est bon pour se démarquer et trouver des âmes sœurs. On note même un clin d'œil au fameux "top friends" de Myspace.
Recréer une vraie communauté
L'objectif de NoPlace est clair : recréer du lien et de la communauté. Fini le contenu aseptisé, place aux vrais échanges entre amis, comme à la grande époque de Facebook. Les statuts sont d'ailleurs pensés pour partager son activité en direct : nouveau restau testé, série du moment...
"Facebook il y a 10 ans tournait autour de partager les moments cool de sa vie. On n'a plus ça maintenant. On suit ses amis sur Insta mais ça reste superficiel."
- Tiffany Zhong, fondatrice de NoPlace
Pour favoriser ces interactions, NoPlace dispose de deux feeds : l'un avec ses amis proches, l'autre avec l'ensemble des utilisateurs. Les algorithmes sont aux abonnés absents, tout est affiché par ordre antéchronologique. De quoi éviter l'effet "bulle de filtre".
L'intelligence artificielle en soutien
Si NoPlace n'utilise pas l'IA pour personnaliser les fils d'actualité, elle y a tout de même recours de façon intéressante. Des modèles de langage sont exploités pour suggérer du contenu pertinent et faire des résumés de ce qui a été manqué. Le tout sans dénaturer l'expérience.
L'IA est aussi mise à profit pour la modération, un enjeu crucial pour une appli destinée aux ados. Les moins de 18 ans ont d'ailleurs droit à une version édulcorée de la plateforme.
Une success story en devenir
Comme Tiffany Zhong aime à le rappeler, NoPlace a "accidentellement connu un succès viral" dès sa phase de beta privée fin 2023. Le bouche-à-oreille a fait son œuvre, propulsé par quelques influenceurs bien choisis.
Avec son lancement public, NoPlace semble bien parti pour s'imposer comme l'alternative de choix à Twitter, en particulier auprès des ados en mal de sens et de communauté. La plateforme revendique déjà plus de 5 millions d'utilisateurs actifs.
Côté business, NoPlace a levé 19 millions de dollars auprès d'investisseurs de renom comme Alexis Ohanian ou Forerunner Ventures. De quoi voir venir et préparer sereinement la suite. Même si la monétisation n'est pas encore à l'ordre du jour.
En attendant, la jeune pousse compte bien profiter de son élan pour grignoter des parts de marché aux mastodantes. Tout en gardant son ADN : redonner ses lettres de noblesse au "social" dans réseaux sociaux.