Atos obtient un financement pour sa restructuration
Le géant français des services informatiques Atos traverse une passe délicate. Lourdement endetté et en perte de vitesse sur ses marchés, le groupe cherche depuis plusieurs mois une bouée de sauvetage pour redresser la barre. Un premier pas vient d'être franchi avec l'obtention d'un financement intérimaire de la part de ses principaux créanciers.
225 millions d'euros pour passer l'été
Les détails de cet accord révélés ce vendredi permettent à Atos de souffler un peu. Le groupe a décroché deux tranches supplémentaires de crédits renouvelables, pour un montant total de 575 millions d'euros :
- Une première tranche de 225 millions d'euros pour assurer la trésorerie à court terme durant l'été
- Une seconde tranche de 350 millions d'euros, conditionnée à la signature d'un avenant avec les porteurs d'obligations
Atos a également obtenu un assouplissement des conditions (covenant holidays) liées à son prêt à terme de 1,5 milliard d'euros. De quoi lui donner un peu d'air pour mener à bien les prochaines étapes de sa restructuration.
Cap sur un accord global en juillet
Car le plus dur reste à faire pour redresser la situation du groupe qui accumule les mauvaises nouvelles depuis deux ans : avertissements sur résultats, départs de dirigeants, chute de l'action en Bourse, perte de contrats clés... Atos doit impérativement retrouver la confiance des marchés et de ses clients.
L'accord de "lock-up" réunissant les créanciers soutenant le plan de restructuration devrait être conclu durant la semaine du 8 juillet, pour une mise en œuvre dès la semaine du 22 juillet.
Atos
L'objectif est de parvenir rapidement à un accord global sur la restructuration financière, en concertation avec un groupe de créanciers représentant au moins 66% des deux tranches de dettes. Les grandes lignes prévoient un désendettement massif via une conversion en capital, ainsi qu'une forte réduction des coûts et des effectifs.
Un avenir toujours incertain
Même si elle est vitale, cette restructuration financière ne sera pas une solution miracle. Atos doit parallèlement retrouver une dynamique opérationnelle et commerciale pour espérer renouer avec les profits. Plusieurs chantiers prioritaires ont été identifiés :
- Accélérer la migration vers le cloud et les offres digitales à plus forte valeur ajoutée
- Restaurer la qualité de service et regagner la confiance des grands clients, notamment dans le secteur public
- Améliorer la rentabilité des activités traditionnelles d'infogérance, en proie à une concurrence féroce
Autant de défis qui s'annoncent compliqués et longs à relever, dans un marché des services IT en pleine mutation. Atos joue gros dans les prochains mois pour éviter le naufrage et réussir sa mue. Le chemin de la renaissance est encore semé d'embûches pour ce fleuron tricolore du numérique.