Boeing plaide coupable pour les accidents du 737 MAX
Le constructeur aéronautique américain Boeing a accepté de plaider coupable de fraude et de payer une amende de 243 millions de dollars pour régler le litige avec le département de la Justice lié aux accidents mortels de ses appareils 737 MAX survenus en 2018 et 2019. Cet accord, qui doit encore être validé par un juge fédéral, permet à Boeing de tourner la page de cette crise majeure mais soulève des interrogations sur les pratiques du géant de l'aviation.
Deux crashs qui ont ébranlé Boeing
En octobre 2018, un 737 MAX de la compagnie indonésienne Lion Air s'abîmait en mer de Java peu après son décollage, faisant 189 victimes. Moins de 5 mois plus tard, un autre 737 MAX d'Ethiopian Airlines subissait le même sort, causant la mort des 157 personnes à bord. Ces tragédies ont mis en lumière des défauts de conception de l'appareil et des failles dans son processus de certification.
Avec cet accord, Boeing admet pour la première fois sa responsabilité pénale dans cette affaire.
David Calhoun, PDG de Boeing
Des coûts humains et financiers colossaux
Outre les pertes en vies humaines, cette crise a coûté des milliards de dollars à Boeing. L'immobilisation des 737 MAX pendant près de 2 ans, les indemnisations versées aux familles des victimes et aux compagnies clientes, ainsi que le manque à gagner lié à l'arrêt des livraisons ont lourdement pesé sur ses comptes. La réputation et l'image de l'avionneur ont aussi été sérieusement entachées.
Un accord pour tourner la page
En reconnaissant sa culpabilité et en versant cette amende conséquente, Boeing espère clore ce douloureux chapitre. L'accord lui évite l'ouverture d'un procès qui aurait pu se révéler encore plus dommageable. Il intervient alors que le groupe aéronautique s'apprête à changer de direction, avec l'arrivée prochaine d'un nouveau PDG.
- L'amende de 243 millions de dollars est l'une des plus lourdes jamais infligées à un constructeur aéronautique
- Boeing a provisionné 6,6 milliards de dollars pour faire face aux différents coûts liés à la crise du 737 MAX
- Le 737 MAX a été autorisé à revoler fin 2020 après des modifications et une nouvelle certification
Des leçons à tirer pour l'avenir
Si cet accord permet à Boeing de passer à autre chose, il ne doit pas occulter les leçons à tirer de cette crise majeure. La sécurité aérienne doit rester la priorité absolue et les processus de conception et de certification des appareils doivent être renforcés pour éviter qu'une telle tragédie ne se reproduise. La confiance des passagers et des compagnies aériennes est en jeu.
Boeing doit maintenant démontrer qu'il a tiré les enseignements de ses erreurs et qu'il place la sécurité au-dessus de toute autre considération. L'avenir du groupe et la crédibilité de toute l'industrie aéronautique en dépendent. Les prochains mois et années seront cruciaux pour voir si Boeing a vraiment changé et su regagner la confiance de tous ses partenaires.