Befesa acquiert Recytech pour devenir leader en recyclage du zinc
Dans un contexte où l'économie circulaire s'impose comme un enjeu majeur pour l'industrie, les opérations de croissance externe se multiplient sur le marché du recyclage des métaux. Dernière transaction en date : le rachat par le groupe allemand Befesa de la totalité du capital de Recytech, co-entreprise jusqu'ici détenue à parts égales avec Recylex, spécialiste français du recyclage du plomb et du plastique.
Un acteur clé du recyclage du zinc
Implantée à Fouquières-les-Lens dans le Pas-de-Calais, Recytech est une unité industrielle spécialisée dans la valorisation des déchets dangereux riches en zinc, principalement issus de l'industrie sidérurgique. Chaque année, elle traite environ 130 000 tonnes de résidus, essentiellement des poussières produites par les aciéries électriques, pour les transformer en oxydes de zinc et autres matières premières secondaires.
Créée en 1991 sous la forme d'une co-entreprise entre Recylex et Befesa, Recytech s'est imposée comme un maillon essentiel de la filière de recyclage du zinc en Europe. Suite à la mise en liquidation de Recylex en 2023, Befesa a décidé d'en prendre le contrôle total afin de sécuriser cet outil industriel stratégique et de poursuivre son développement.
Un outil industriel stratégique
Pour Befesa, déjà leader sur le marché européen du recyclage de l'aluminium et de l'acier, cette acquisition s'inscrit dans une stratégie de croissance mondiale centrée sur le zinc. Le groupe allemand prévoit en effet d'importants investissements, notamment aux États-Unis et en Chine, pour accroître ses capacités de traitement face à une demande en forte hausse.
En Europe, Recytech constituera une pièce maîtresse de son dispositif industriel en lui permettant de renforcer son positionnement et d'étendre son offre de services liés au recyclage des poussières d'aciéries électriques (EAF). Avec cette unité et celles dont il dispose déjà en Allemagne et en Espagne, Befesa ambitionne de devenir le leader incontesté du recyclage du zinc sur le Vieux Continent.
Recytech nous permettra de proposer à nos clients sidérurgistes une solution de recyclage complète et intégrée pour les déchets contenant du zinc, en combinant traitement pyro et hydrométallurgique.
– Javier Molina, PDG de Befesa, cité dans un communiqué.
Des perspectives de synergies
Au-delà de l'aspect capacitaire, cette acquisition ouvre aussi des perspectives de synergies et d'optimisation pour Befesa. Le groupe prévoit notamment d'intégrer plus étroitement Recytech à sa propre chaîne de valeur, par exemple en utilisant ses oxydes de zinc comme matière première dans ses autres usines européennes.
Il compte également profiter du savoir-faire des équipes de Recytech, fortes de plus de 30 ans d'expérience dans le traitement des déchets zincifères, pour améliorer les performances de l'ensemble de ses unités. Des échanges de bonnes pratiques seront organisés, ainsi que des formations croisées pour favoriser la montée en compétence des collaborateurs.
Enfin, des investissements seront réalisés sur le site de Fouquières-les-Lens pour moderniser l'outil de production et augmenter sa productivité. L'objectif est de faire de Recytech une vitrine technologique et environnementale du recyclage des métaux en Europe.
Un marché porteur
Cette acquisition intervient dans un contexte porteur pour le marché du recyclage des métaux non ferreux, tiré par des réglementations environnementales de plus en plus strictes et une demande croissante des industriels pour les matières premières issues du recyclage.
Selon une récente étude de marché, le secteur du recyclage du zinc devrait connaître une croissance annuelle moyenne de 4,2% au niveau mondial sur la période 2023-2028, pour atteindre un chiffre d'affaires de 4,6 milliards de dollars. L'Europe, où se concentrent les principaux acteurs, resterait la zone la plus dynamique.
En se renforçant sur ce marché, Befesa conforte donc son positionnement d'acteur majeur de l'économie circulaire des métaux. Avec un chiffre d'affaires de 1,1 milliard d'euros en 2023, le groupe emploie plus de 1800 personnes sur une trentaine de sites industriels dans le monde.
