Les Bienfaits du Rythme de Vie des Couche-Tard sur le Cerveau
Vous faites partie de ces personnes qui se sentent plus productives et créatives le soir venu ? Avez-vous du mal à vous lever aux aurores et à gérer votre vie professionnelle calée sur des horaires matinaux ? Une étude récente menée par des chercheurs de l'Imperial College London vient bouleverser les idées reçues sur les vertus du rythme de vie des lève-tôt. Selon leurs travaux, les fameux "couche-tard" auraient en réalité un avantage cognitif non-négligeable sur les "oiseaux du matin". Décryptage d'une découverte qui pourrait bien réconcilier les noctambules avec leur rythme naturel.
Un boost de 13,5% des capacités cérébrales chez les couche-tard
L'étude, publiée dans le journal BMJ Public Health, a analysé les données de plus de 26 000 participants de la UK Biobank. Les scientifiques ont évalué leurs habitudes de sommeil, la qualité et la durée de celui-ci, ainsi que leurs performances à des tests cognitifs. Résultat surprenant : après ajustement des facteurs de santé et de style de vie, les couche-tard ont obtenu des scores supérieurs de 13,5% en moyenne par rapport aux lève-tôt !
La durée idéale de sommeil : entre 7 et 9 heures
Au-delà du rythme préféré, les chercheurs ont mis en lumière l'importance de la quantité de sommeil. Un temps de repos nocturne compris entre 7 et 9 heures serait optimal pour les fonctions cérébrales, en particulier la mémoire et la vitesse de traitement de l'information. Trop peu, mais aussi trop de sommeil seraient en revanche néfastes pour les performances cognitives.
Insomnie et cognition : des liens plus subtils
Autre enseignement intéressant : les insomniaques n'ont pas présenté de baisse significative des capacités cérébrales malgré un sommeil de moindre qualité. Les scientifiques suspectent cependant des effets plus nuancés en fonction de la sévérité et de la durée des troubles.
Une prédisposition génétique ?
Si se changer en lève-tôt quand on a un rythme naturellement décalé reste difficile, c'est que notre horloge biologique aurait une origine en partie génétique. Des études ont identifié des variants associés à un déplacement des cycles circadiens qui déterminent nos préférences pour le soir ou le matin. Cette dimension biologique complexe dépasse la simple question de volonté ou de choix personnel.
La théorie du veilleur : un héritage de la préhistoire ?
Une hypothèse fascinante, la "Watchman Theory", propose que les gènes favorisant un coucher tardif auraient été sélectionnés à l'époque des chasseurs-cueilleurs. Gardiens des tribus durant la nuit, les individus avec TDAH et rythme décalé auraient été avantagés. Cet atout évolutif se heurte cependant aux contraintes des rythmes sociaux modernes.
Il est crucial de comprendre et de travailler avec ses propres tendances naturelles en matière de sommeil, tout en s'assurant de dormir juste assez - ni trop court, ni trop long. C'est essentiel pour garder un cerveau en bonne santé et fonctionnant de manière optimale.
Raha West, Département de Chirurgie et Cancérologie, ICL
Cette étude apporte donc un éclairage nouveau sur les rythmes de vie décalés, trop souvent stigmatisés. Même s'il est difficile de changer radicalement son chronotype, mieux vaut chercher à respecter au mieux ses besoins naturels. Des aménagements au travail et des politiques publiques prenant en compte cette diversité seraient bénéfiques pour la santé et les performances d'une partie non-négligeable de la population. Les couche-tard peuvent désormais revendiquer avec fierté les avantages cognitifs de leurs nuits raccourcies !