La Croissance Économique Chinoise Ralentit au Deuxième Trimestre
Alors que le géant asiatique était attendu au tournant pour ce deuxième trimestre 2024, les derniers chiffres publiés par le Bureau national des statistiques révèlent une croissance en demi-teinte. Avec une progression de 4,7% du PIB en rythme annuel entre avril et juin, la Chine reste certes sur une trajectoire de reprise, mais à un rythme moins soutenu qu'anticipé par les analystes.
L'immobilier et la consommation pénalisent la croissance
Deux facteurs principaux expliquent ce ralentissement : d'une part, la crise prolongée du secteur immobilier, qui pèse lourdement sur l'investissement et la confiance des ménages. D'autre part, la fragilité de la consommation intérieure, comme en témoigne la décélération des ventes au détail en juin (+2% seulement).
Parmi toutes les données publiées aujourd'hui, ce qui est en exergue c'est la faiblesse des ventes au détail.
Xing Zhaopeng, stratégiste senior chez ANZ
Le taux de chômage élevé chez les jeunes et la prudence des ménages face aux incertitudes économiques freinent la consommation, moteur traditionnel de la croissance chinoise. Un cercle vicieux qui nourrit les inquiétudes quant à la solidité de la reprise post-Covid.
Un soutien accru attendu de la part de Pékin
Face à ces vents contraires, les autorités chinoises sont sous pression pour déployer des mesures de relance plus musclées. L'objectif officiel de 5% de croissance apparaît de plus en plus difficile à atteindre sans un soutien budgétaire et monétaire renforcé.
La réunion du bureau politique du Parti communiste qui s'ouvre ce lundi sera scrutée de près par les observateurs. Pékin pourrait annoncer de nouvelles initiatives pour stimuler la demande intérieure et restaurer la confiance, avec le défi de contenir l'endettement déjà élevé.
Des signaux positifs malgré tout
Si le tableau n'est pas idyllique, quelques indicateurs laissent néanmoins entrevoir des perspectives plus favorables. La production industrielle a ainsi progressé de 5,3% en juin, au-delà des attentes, tirée notamment par les véhicules à énergie nouvelle et l'électronique.
- La production industrielle chinoise accélère en juin
- Les exportations mieux orientées grâce à la reprise mondiale
- Les investissements en infrastructures soutenus par le plan de relance
La Chine peut également compter sur la résilience de ses exportations, soutenues par la normalisation des chaînes d'approvisionnement et la reprise de la demande mondiale. Enfin, les investissements dans les infrastructures, encouragés par le plan de relance de Pékin, constituent un levier de croissance non négligeable.
Malgré un deuxième trimestre en demi-teinte, l'économie chinoise conserve donc des atouts pour rebondir. Mais cela dépendra en grande partie de la capacité du gouvernement à rassurer les acteurs économiques et stimuler la demande intérieure, sans compromettre les équilibres financiers du pays. Un défi de taille pour les dirigeants chinois, qui jouent une partie de leur crédibilité sur la reprise post-pandémie.