SpaceX crée un véhicule surpuissant pour désorbiter l’ISS
L'odyssée spatiale de SpaceX franchit une nouvelle étape. Alors que sa fusée Starship s'apprête à conquérir la Lune et Mars, l'entreprise d'Elon Musk relève désormais un défi de taille sur orbite terrestre basse : désorbiter la légendaire Station spatiale internationale (ISS) à la fin de la décennie. Un contrat à 843 millions de dollars décroché auprès de la NASA qui confirme la confiance accordée à SpaceX et son savoir-faire unique.
Une capsule Dragon aux stéroïdes pour l'ISS
Pour relever ce challenge, SpaceX mise sur l'héritage de sa capsule Dragon, véritable cheval de bataille de l'entreprise. Utilisée pour ravitailler l'ISS et transporter des astronautes, cette capsule éprouvée va subir une cure de puissance pour devenir le Véhicule américain de désorbiteur (USDV). Un Dragon sous stéroïdes en quelque sorte.
D'après Sarah Walker, directrice de gestion de mission Dragon chez SpaceX, ce nouveau véhicule embarquera 6 fois plus d'ergols et générera 3 à 4 fois plus d'énergie que les capsules Dragon actuelles. Une puissance colossale nécessaire pour guider la station de plus de 400 tonnes à travers les couches atmosphériques.
Un tronc XXL et 30 propulseurs supplémentaires
Pour loger tout ce carburant et cette électronique additionnels, le véhicule s'équipera d'un tronc surdimensionné à l'arrière de la capsule. Il intégrera également pas moins de 30 propulseurs Draco supplémentaires, en plus des 16 déjà présents sur les Dragons.
Cette motorisation renforcée permettra au véhicule d'effectuer une ultime poussée surpuissante pour que l'ISS se désintègre au-dessus d'une zone océanique inhabitée. L'objectif : limiter au maximum les débris au sol, même si certains morceaux de la taille d'un four micro-ondes à une petite voiture sont à prévoir selon la NASA.
Un contrat singulier et un timing serré
Si ce contrat s'inscrit dans la lignée des services de transport spatial achetés par la NASA à SpaceX, il marque toutefois une différence notable. Cette fois, SpaceX concevra et livrera le véhicule à la NASA qui sera ensuite responsable de le lancer, de l'opérer et de réaliser la désorbitation.
Le calendrier s'annonce d'ores et déjà chargé. Le véhicule américain de désorbitation devra s'amarrer à l'ISS environ 18 mois avant son grand plongeon atmosphérique. D'ici là, la NASA espère s'assurer une continuité avec les futures stations spatiales commerciales en développement.
Au-delà de l'ISS, l'avenir du spatial en orbite basse
Car au-delà du défi technique, cette mission de désorbitation marque un tournant symbolique pour le secteur spatial. Après plus de 30 ans de bons et loyaux services, l'ISS tire sa révérence. Une page se tourne, mais le livre de l'aventure spatiale en orbite terrestre est loin d'être refermé.
Les agences spatiales sont désireuses d'assurer une transition en douceur avec les futures stations commerciales comme Axiom Space, Starlab de Voyager Space ou encore Orbital Reef de Blue Origin et Sierra Space.
Ken Bowersox, administrateur associé de la NASA
Reste à voir si le planning sera tenu. Au-delà de 2030, toute prolongation de l'ISS nécessiterait l'aval du gouvernement américain et la coopération des partenaires internationaux. Le compte à rebours est lancé pour SpaceX qui devra livrer à temps son Dragon des records. Un nouveau chapitre spatial s'ouvre, sous le signe du commercial et du privé.