L’économie européenne rebondit suite à deux annonces surprises

En ce début de semaine, les principales places boursières européennes affichent une belle progression, portées par deux annonces majeures et inattendues survenues pendant le week-end. D'une part, la Banque Populaire de Chine a décidé de baisser ses taux directeurs afin de soutenir l'économie du pays. D'autre part, le président américain Joe Biden a annoncé son retrait de la course à l'élection présidentielle de 2024, apportant son soutien à sa vice-présidente Kamala Harris.

Un rebond bienvenu après une semaine difficile

Cette embellie fait suite à une semaine particulièrement compliquée pour les indices européens. Le CAC40 parisien avait ainsi perdu 2,45%, sa plus forte baisse hebdomadaire depuis le début de l'année. Mais ce lundi matin, il gagne 0,57% à 7577 points. Tendance similaire à Londres où le FTSE100 progresse de 0,39%, tout comme le Dax de Francfort qui s'adjuge 0,33%.

Les contrats à terme à Wall Street sont également orientés à la hausse, dans l'attente d'une avalanche de résultats d'entreprises cette semaine, des géants technologiques comme Alphabet aux constructeurs automobiles tels que General Motors.

La Chine baisse ses taux pour soutenir son économie

La décision surprise de la banque centrale chinoise de réduire son taux de prise en pension à 7 jours de 1,8% à 1,7% est de bon augure pour les valeurs exposées à la deuxième économie mondiale. Les secteurs du luxe (+0,51%), des spiritueux à l'image de Pernod Ricard (+1,16%) ou encore des ressources de base (+0,46%) en profitent.

La Chine continue d'ajuster sa politique monétaire pour stimuler sa croissance, dans un contexte post-Covid encore fragile. Cette nouvelle baisse des taux devrait soutenir la consommation.

Vincent Lam, analyste chez Welsun Equity

Le départ de Biden, une surprise de taille

Aux États-Unis, c'est la décision du président démocrate Joe Biden de ne pas se représenter en 2024 qui a surpris les marchés. À 82 ans, il a préféré passer la main à sa vice-présidente Kamala Harris pour porter les couleurs du parti. Si ce choix était pressenti depuis plusieurs mois, il restait encore incertain.

Selon les analystes de Goldman Sachs, ce changement ne devrait pas modifier significativement le programme des démocrates en matières budgétaire et commerciale :

Kamala Harris s'inscrit dans la continuité de Joe Biden. Sa candidature ne devrait donc pas inquiéter outre mesure les marchés financiers. La priorité restera la lutte contre l'inflation.

Note de la banque d'affaires américaine

Une semaine chargée en indicateurs économiques

Au-delà de ces deux actualités, les investisseurs scruteront cette semaine une série d'indicateurs économiques des deux côtés de l'Atlantique :

• Les indices d'activité PMI en Europe et aux États-Unis
• La première estimation du PIB américain au second trimestre
• L'indice des prix PCE, mesure d'inflation favorite de la Fed

Des données qui permettront de mieux jauger la santé de l'économie mondiale et d'anticiper les prochaines décisions des banques centrales en matière de taux d'intérêt. La volatilité pourrait donc rester de mise sur des marchés qui restent nerveux.

Quelques transactions notables en Europe

Sur le front des valeurs, quelques transactions animent la cote européenne en ce début de semaine :

• L'opérateur télécoms britannique Vodafone grimpe de plus de 3% après avoir annoncé la vente d'une part de 10% dans sa filiale d'antennes-relais Vantage Towers.
• Le groupe de médias français Vivendi gagne 0,4%. Il envisage d'introduire en Bourse sa filiale Canal+ à Londres dans le cadre d'un projet de scission plus large de ses activités.
• À l'inverse, la compagnie aérienne à bas coûts Ryanair chute de plus de 11% après des résultats trimestriels décevants, plombés par la hausse des coûts.

Les prochains jours s'annoncent donc riches en actualités et en résultats d'entreprises. De quoi animer des Bourses européennes qui tentent de repartir de l'avant après un trou d'air la semaine passée. Les deux surprises du week-end, en provenance de Chine et des États-Unis, leur offrent un répit bienvenu. Reste à voir si ce rebond sera durable ou simplement un feu de paille.