L’aviation de combat du futur se dessine à Farnborough
Le salon aéronautique de Farnborough, qui se tient du 22 au 26 juillet dans la banlieue de Londres, met en lumière les avancées des programmes concurrents d'avions de combat de sixième génération. D'un côté, le Global Air Combat Platform (GCAP) développé par le Royaume-Uni, l'Italie et le Japon. De l'autre, le Système de Combat Aérien du Futur (SCAF) qui réunit la France, l'Allemagne et l'Espagne. Les industriels de chaque camp dévoilent leurs dernières maquettes tout en esquissant des pistes de convergence technologique pour réduire les coûts.
Le GCAP montre ses muscles
Sur le stand de BAE Systems, leader du programme GCAP, trône la toute dernière maquette à l'échelle 1 du futur chasseur. Plus grande que les précédentes, elle marque une rupture avec les avions de combat actuels comme l'Eurofighter ou le Rafale. La priorité semble donnée à l'aérodynamisme et la furtivité, avec des moteurs intégrés au fuselage et des surfaces très épurées.
Les partenaires industriels, BAE, l'italien Leonardo et le japonais Mitsubishi Heavy Industries, affichent leur bonne entente et un rythme de travail soutenu. Ils confirment un premier vol de l'appareil en 2035, avec l'objectif de finaliser le design et le partage industriel d'ici 2025. Les démonstrateurs mettent en avant les travaux sur la future motorisation ainsi que le "cloud de combat" pour faire circuler les données de mission.
Le SCAF répond avec son drone
Du côté d'Airbus, partenaire clé du SCAF avec Dassault Aviation, on dévoile une maquette impressionnante d'un drone de combat autonome dit "loyal wingman". Mesurant 12 mètres d'envergure pour 15 mètres de long, il pourrait être armé et pénétrer les défenses aériennes sans risquer de vies humaines grâce à sa furtivité. Un premier vol est envisagé vers 2030, avec un intérêt marqué de l'Allemagne et de l'Espagne pour ce concept.
Je vois au moins deux ou trois points de connexion même si à la fin il pourrait toujours subsister deux avions de combat différents. D'une part, l'armement apporté largement dans les deux cas par le missilier européen MBDA et dans l'autre, le cloud de combat.
Michael Schoellhorn, président de la division Défense et espace d'Airbus
Des technologies convergentes pour réduire les coûts
Face aux coûts faramineux de développement de ces systèmes de combat aérien du futur, des pistes de mutualisation émergent entre les programmes GCAP et SCAF. Outre l'armement fourni par MBDA, Airbus évoque le "cloud de combat" comme un autre point de convergence potentiel. En partageant certains investissements, les pays européens pourraient montrer la voie d'une défense plus intégrée et efficiente.
Malgré une saine compétition, les futurs avions de combat made in Europe partagent de nombreux défis technologiques. Furtivité, connectivité, intelligence artificielle en copilote... Autant d'innovations de rupture nécessaires pour dominer les cieux des prochaines décennies. Le salon de Farnborough offre un aperçu passionnant de cette course à l'armement version 2.0.