Quand Porsche Coule en Bourse à Cause d’une Inondation Inattendue
Qui aurait cru qu'une simple inondation pourrait faire tanguer le géant automobile Porsche en Bourse ? C'est pourtant bien ce qui est arrivé ce 23 juillet, lorsque le constructeur de voitures de luxe a annoncé une révision à la baisse de ses prévisions de ventes et de bénéfices pour l'année 2024. La raison ? Une pénurie inattendue d'alliages d'aluminium, causée par une inondation sur le site de l'un de ses fournisseurs européens.
Un milliard d'euros de revenus potentiels qui s'évaporent
Suite à cet incident, Porsche s'attend désormais à un chiffre d'affaires compris entre 39 et 40 milliards d'euros, contre une fourchette initialement prévue de 40 à 42 milliards. Selon les analystes, cette inondation survenue chez un fournisseur suisse pourrait entraîner la perte de production de 10 000 à 17 400 véhicules au second semestre, soit jusqu'à 11% des livraisons réalisées au premier semestre.
C'est un déluge biblique qui a effacé les gains de l'introduction en bourse.
Stephen Reitman, analyste chez Bernstein Research
Questions sur la gestion de la chaîne d'approvisionnement
Cet événement soulève quelques interrogations quant à la gestion de la supply chain chez Porsche. Alors que les chaînes d'approvisionnement sont restées très stables pour la plupart des constructeurs depuis la fin de la crise des semi-conducteurs, Porsche semble plus fréquemment touché par ce genre de problèmes.
Si BMW et Mercedes ont également été affectés par cette pénurie d'aluminium, ils ont pu rapidement trouver d'autres fournisseurs. Porsche de son côté prévoit que les retards de production et de livraison ne pourront pas être entièrement compensés d'ici la fin de l'année.
Chute de l'action et révision des prévisions de rentabilité
Sans surprise, l'annonce a fait l'effet d'une douche froide sur les marchés. À la Bourse de Francfort, l'action Porsche a reculé de 3,3%, figurant parmi les plus fortes baisses de l'indice Dax. Une déconvenue ironiquement comparée par certains analystes au "déluge biblique" qui a effacé les gains de l'introduction en Bourse historique de septembre 2022.
Le constructeur table désormais sur une rentabilité des ventes comprise entre 14% et 15% sur l'ensemble de l'année, contre une fourchette de 15% à 17% précédemment. Si les prévisions de bénéfices sont pour l'instant maintenues, cet incident montre à quel point même les géants de l'automobile restent vulnérables aux aléas d'une supply chain mondialisée et interconnectée.
- Porsche revoit à la baisse ses prévisions de ventes et de bénéfices pour 2024
- Une inondation chez un fournisseur d'aluminium en Europe perturbe la production
- L'action Porsche chute de 3,3% à la Bourse de Francfort suite à cette annonce
Au final, c'est un nouvel exemple que même les entreprises les plus solides et valorisées peuvent voir leur destin chamboulé par un grain de sable - ou plutôt une inondation - dans les rouages complexes de l'industrie automobile mondialisée. Un rappel que la gestion des risques et l'agilité de la supply chain sont plus que jamais des enjeux cruciaux pour les constructeurs.
