Michelin : Baisse du CA au S1, Restructurations Envisagées en Europe
Le géant français du pneumatique Michelin traverse une passe délicate. Les résultats semestriels publiés mercredi 24 juillet font état d'un chiffre d'affaires en baisse de 3,1% à périmètre et taux de change constants, à 13,48 milliards d'euros. Un recul plus marqué qu'anticipé par les analystes.
Le groupe est confronté à une demande européenne en berne, plombée par l'afflux massif de pneus "budget" en provenance d'Asie. Un phénomène qui pèse sur les volumes et les marges, et qui pourrait conduire Michelin à accélérer ses restructurations sur le Vieux continent.
Le marché européen sous pression
Si ses ventes se sont bien tenues en Amérique du Nord et en Chine, Michelin souffre en Europe. Son président, Florent Ménégaux, pointe « des difficultés structurelles depuis la crise du Covid ». Coûts de l'énergie, du transport et des salaires en hausse : les conditions ne sont plus réunies pour exporter de manière compétitive depuis l'Europe.
Dans ce contexte, difficile pour Michelin de résister à la vague des pneus low-cost venus d'Asie. « Jusqu'à présent, nous avions résisté, mais maintenant ce n'est plus possible », reconnaît le dirigeant. Le premium ne fait plus recette.
Des fermetures d'usines à prévoir
Pour s'adapter à cette nouvelle donne, Michelin n'exclut pas de nouvelles restructurations en Europe, après avoir déjà annoncé l'arrêt de la production de pneus poids lourds en Pologne et un plan social en Allemagne.
D'autres pays seront concernés. Nous continuons de réviser cette situation.
Florent Ménégaux, président de Michelin
La situation européenne préoccupe Michelin, qui regrette le manque de soutien politique à l'industrie sur le Vieux continent.
La rentabilité résiste
Malgré ce repli du chiffre d'affaires, la rentabilité du groupe reste solide. L'Ebitda atteint 2,8 milliards d'euros, soit 20,4% des ventes. Soit un gain de 1,6 point par rapport au premier semestre 2023.
Michelin table sur une appréciation de sa valeur grâce aux effets mix et une maîtrise des coûts. Il maintient ses objectifs annuels :
- Résultat opérationnel des secteurs supérieur à 3,5 milliards d'euros à taux de change constants
- Cash-flow libre avant acquisitions supérieur à 1,5 milliard d'euros
La route s'annonce néanmoins semée d'embûches pour le manufacturier. Entre pression concurrentielle accrue et risque de récession en Europe, Michelin va devoir rester vigilant et agile. Des qualités indispensables pour garder le cap dans cette industrie chamboulée.