La Définition des Planètes Pourrait Bientôt Évoluer à Nouveau
Imaginez un instant que notre conception même des planètes soit sur le point d'être bouleversée. C'est pourtant ce qui pourrait arriver très prochainement, alors qu'une nouvelle définition est en cours d'élaboration par les astronomes. Cette révision pourrait bien remettre en question notre vision du système solaire et au-delà.
Une définition controversée
En 2006, l'Union Astronomique Internationale (UAI) avait établi une définition officielle d'une planète, qui avait eu pour conséquence notable l'exclusion de Pluton de ce statut. Pour être considéré comme une planète, un objet devait remplir trois critères :
- Orbiter autour du Soleil
- Avoir une masse suffisante pour atteindre une forme quasi-sphérique
- Avoir nettoyé son voisinage orbital
C'est ce dernier point qui avait été fatal à Pluton, la reléguant ainsi au rang de planète naine avec d'autres objets de la ceinture de Kuiper. Mais cette définition, jugée bancale par de nombreux scientifiques, pourrait bientôt évoluer.
Vers des critères plus inclusifs
Une équipe d'astronomes propose aujourd'hui une nouvelle définition, plus simple et englobante. Selon eux, une planète serait un corps céleste qui :
- Orbite autour d'une ou plusieurs étoiles, naines brunes ou rémanents stellaires
- A une masse supérieure à 10^23 kg
- A une masse inférieure à 13 fois celle de Jupiter
Cette définition permettrait de couvrir les exoplanètes découvertes récemment, tout en excluant les objets trop petits ou trop massifs. La limite inférieure de masse correspondrait au seuil à partir duquel un objet devient rond sous l'effet de sa propre gravité.
Tous les objets de notre système solaire qui sont dynamiquement dominants, c'est-à-dire qui ont nettoyé leur orbite, sont des planètes selon cette définition. Les autres, comme les planètes naines et les astéroïdes, ne le sont pas.
Jean-Luc Margot, auteur principal de l'étude
Pluton, éternelle exclue
Malheureusement pour les nostalgiques, Pluton resterait malgré tout exclue du club des planètes. Sa masse est en effet légèrement inférieure à la limite basse fixée par la nouvelle définition. Un seuil qui n'a pas été choisi au hasard selon l'équipe.
Une définition fondée sur la masse, qui est la quantité la plus facilement mesurable, permet d'éviter les débats sur le statut de tel ou tel objet.
Brett Gladman, co-auteur de l'étude
La fusion du deutérium comme limite supérieure
L'autre nouveauté est l'instauration d'une masse maximale pour qu'un objet soit considéré comme une planète. Au-delà de 13 masses de Jupiter, un corps céleste devient capable de fusionner le deutérium dans son cœur, le faisant basculer dans une catégorie intermédiaire entre planète et étoile.
Cette nouvelle définition sera proposée officiellement lors de l'assemblée générale de l'UAI en août prochain. Si elle est adoptée, elle pourrait considérablement changer notre façon de percevoir et de classer les objets qui peuplent l'Univers. Une petite révolution copernicienne en perspective !
