Scandale BitClout : le fondateur accusé de fraude par la SEC
Les promesses de la crypto sont-elles en train de voler en éclats ? C'est ce que semble indiquer la récente mise en cause du fondateur de BitClout, Nader Al-Naji, par le gendarme boursier américain. Derrière un concept révolutionnaire de réseau social décentralisé, se cacheraient des pratiques douteuses et un possible détournement massif de fonds.
BitClout, le pari fou d'un Princeton Graduate
Lancé en 2021 par Nader Al-Naji, plus connu sous le pseudo "DiamondHands", BitClout se voulait une plateforme sociale d'un nouveau genre. Le principe : tokeniser la réputation, en permettant d'acheter et vendre des parts virtuelles de célébrités et influenceurs. Un concept disruptif, qui a rapidement séduit la crème de la Silicon Valley.
Sequoia, Andreessen Horowitz, Coinbase Ventures, Winklevoss Capital... Les plus grands noms du capital-risque ont ainsi injecté plus de 200 millions de dollars dans l'aventure BitClout. Une levée de fonds mirifique pour un projet encore embryonnaire, portée par l'aura et le crédit dont bénéficiait Al-Naji dans la sphère crypto.
Des débuts controversés
Car le fondateur de BitClout n'en était pas à son coup d'essai. En 2018, sa précédente startup Basis avait déjà levé 140 millions de dollars pour un projet de stablecoin, avant de baisser le rideau et de rembourser les investisseurs, face à un environnement réglementaire jugé défavorable.
Un précédent qui a poussé les capital-risqueurs à lui renouveler leur confiance en 2021, malgré un lancement pour le moins chaotique. En effet, pour garnir sa nouvelle plateforme, BitClout n'a pas hésité à "scraper" les profils de 15 000 personnalités sur Twitter, sans leur consentement, suscitant un tollé.
Il est trompeur et fait sans ma permission.
– Lee Hsien Loong, ancien Premier ministre de Singapour, à propos de son profil BitClout
La chute de la maison BitClout
Des pratiques douteuses qui n'ont pas empêché de nombreuses figures de la tech, de Shaan Puri à Michael Arrington en passant par le célèbre investisseur Chamath Palihapitiya, d'investir massivement dans les tokens créés par la plateforme.
Mais selon la SEC, une grande partie des fonds levés aurait en réalité été détournée par Nader Al-Naji pour financer un train de vie princier :
- 7 millions de dollars dépensés en "frais personnels"
- L'achat d'une luxueuse villa à Beverly Hills
- De somptueux cadeaux pour sa famille
Des révélations explosives, qui viennent ternir un peu plus l'image d'un secteur crypto en quête de respectabilité. Si les faits sont avérés, Nader Al-Naji risque gros. Mais au-delà de ce nouveau scandale, c'est tout l'écosystème des cryptomonnaies qui se retrouve une nouvelle fois sur le banc des accusés.