Les licenciements dans la tech en 2024 : le bilan
Alors que l'industrie tech était en plein boom ces dernières années, 2024 marque un tournant brutal avec une vague de licenciements massifs qui secoue les géants du secteur comme les startups prometteuses. Rien qu'au premier semestre, ce sont plus de 60 000 emplois qui ont été supprimés selon le site layoffs.fyi qui recense les plans sociaux. Retour sur un phénomène qui inquiète sur la santé du secteur tech.
Les GAFAM en première ligne
Sans surprise, les géants de la Silicon Valley sont les plus gros contributeurs à ces chiffres records. Meta (ex-Facebook), Amazon, Apple ou encore Microsoft ont procédé à d'importantes coupes dans leurs effectifs, malgré des profits faramineux. Elon Musk a lui aussi sabré dans les rangs de Twitter après son rachat polémique fin 2023.
Les raisons invoquées sont multiples : ralentissement économique, inflation, volonté de rationaliser après des années de croissance effrénée... Mais certains y voient aussi les conséquences d'un management défaillant et d'embauches inconsidérées lors des années fastes. Quoi qu'il en soit, le coup est rude pour des dizaines de milliers d'employés jetés du jour au lendemain.
Les chiffres qui donnent le tournis
Petite sélection des plus gros plans sociaux du premier semestre 2024 :
- Meta : 11 000 postes supprimés en janvier.
- Amazon : 10 000 licenciements annoncés en février.
- Microsoft : 5% de ses effectifs mondiaux remerciés, soit environ 11 000 personnes.
- Twitter : la moitié du personnel soit 3700 employés licenciés après le rachat par Elon Musk.
- Snap : 20% des effectifs supprimés en mars.
Les startups techs touchées de plein fouet
Loin des sommets de la tech, les startups et scale-up ne sont pas épargnées. De Getaround à Instacart en passant par la foodtech Meati Foods, rares sont celles à avoir échappé à la tempête. Levées de fonds en berne, valorisations en chute libre, concurrence exacerbée... L'écosystème startup tangue dangereusement.
Plus inquiétant encore, certaines doivent carrément mettre la clé sous la porte malgré des débuts prometteurs. C'est le cas d'Invision, ancien chouchou des designers qui jette l'éponge après 12 ans d'existence. Ou encore de Lex, réseau social LGBT qui ferme boutique seulement 3 ans après son lancement.
Nous traversons la tempête du siècle. Mais je suis convaincu que les entreprises techs qui s'adapteront en sortiront plus fortes.
Michael Seibel, CEO de Y Combinator
Une crise durable ou passagère ?
Si les plans sociaux devraient se poursuivre au second semestre, certains experts entrevoient des signaux encourageants. La demande pour les services et produits tech continue de croître. La récente adoption de l'AI Act européen montre que le secteur reste stratégique.
Restructurations, réorientations stratégiques, optimisation des coûts... Les acteurs de la tech s'adaptent tant bien que mal à ce nouveau contexte. Mais après une décennie d'euphorie et d'argent facile, le retour à la réalité est difficile. Les mois à venir seront décisifs pour savoir si la tech a vécu une simple correction ou fait face à un changement de paradigme durable.