Révolution dans l’automobile : Renault et le CEA allient leurs forces
Et si demain, l'intérieur de nos voitures était méconnaissable ? C'est le pari fou et visionnaire sur lequel travaillent depuis deux ans Renault et le Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA). Le fruit de cette collaboration : une structure innovante en treillis à base de polyuréthane thermoplastique, qui pourrait bien révolutionner non seulement les sièges automobiles, mais aussi les tableaux de bord et les appuie-tête.
Un matériau prometteur aux propriétés étonnantes
Développée et brevetée conjointement par les équipes de Renault et du CEA, cette nouvelle structure repose sur l'impression 3D pour créer un treillis composé de plusieurs couches de polyuréthane thermoplastique. Le matériau ainsi obtenu se distingue par sa souplesse, sa légèreté et une utilisation optimisée de la matière.
Les avantages sont nombreux par rapport aux solutions actuelles à base de mousse. En plus d'être moins gourmande en matière première, cette structure innovante promet des gains significatifs en termes de poids, un enjeu crucial pour l'allègement des véhicules et la réduction de leur empreinte carbone. Un siège allégé, c'est en effet moins de consommation de carburant et moins d'émissions de CO2.
Vers des intérieurs de voiture sur-mesure
Mais l'innovation ne s'arrête pas là. Comme le souligne Éric Brin, pilote du projet chez Renault, l'un des attraits majeurs de cette technologie est sa flexibilité :
«La particularité de cet objet, c'est que l'on peut jouer sur chaque composant.»
Éric Brin, pilote du projet chez Renault
Cette modularité ouvre la voie à de multiples applications, la plus prometteuse étant sans doute la possibilité de concevoir des sièges sur-mesure, adaptés à la morphologie de chaque conducteur ou passager. À terme, on peut même imaginer des intérieurs de voiture entièrement personnalisables, où chaque élément serait optimisé en fonction des préférences et du confort de chacun.
Les défis de l'industrialisation
Si le potentiel de cette innovation est immense, il reste encore du chemin à parcourir avant de voir ces structures en treillis débarquer dans nos voitures. Le principal défi : passer du stade du prototype à celui de la production en série.
Aujourd'hui, la fabrication d'une pièce par impression 3D prend environ une semaine. Il faudra donc optimiser et accélérer les processus pour envisager une industrialisation à grande échelle. Sans compter la nécessité de valider la robustesse et la durabilité du matériau dans des conditions réelles d'utilisation, en termes d'endurance, de résilience et de vieillissement.
Un partenariat prometteur pour l'avenir de l'automobile
Malgré ces obstacles, Renault et le CEA sont confiants. Leur collaboration étroite, qui a déjà donné lieu au dépôt d'une dizaine de brevets, illustre la dynamique d'open innovation qui anime aujourd'hui l'industrie automobile.
En alliant leurs expertises complémentaires, le constructeur automobile et l'organisme de recherche ouvrent de nouvelles perspectives pour des véhicules plus légers, plus économes en ressources et plus adaptés aux besoins de chacun. Une avancée majeure vers une mobilité plus durable et personnalisée, qui préfigure ce que seront peut-être les voitures de demain.
Reste à transformer l'essai et à concrétiser ce projet visionnaire. Un défi de taille, mais que les deux partenaires semblent prêts à relever, forts de leur expertise et de leur volonté d'innover pour façonner l'avenir de l'automobile.