L’ingéniosité des ingénieurs égyptiens révélée par un système hydraulique
Qui n'a jamais été fasciné par les pyramides d'Égypte, ces monuments emblématiques de l'Antiquité ? Si leur majesté et leur mystère ont fait couler beaucoup d'encre, c'est maintenant au tour de leur mode de construction de nous surprendre. Une récente étude vient en effet de mettre en lumière un système hydraulique ingénieux qui aurait pu aider les bâtisseurs égyptiens dans leur titanesque entreprise.
Un barrage mystérieux qui intrigue les chercheurs
Tout commence avec la structure énigmatique de Gisr el-Mudir, située à quelques centaines de mètres de la pyramide de Djoser. Sa fonction exacte demeurait inconnue depuis sa redécouverte il y a près de 200 ans. Mais selon les scientifiques à l'origine de l'étude, il s'agirait en réalité d'un barrage-réservoir, conçu pour retenir l'eau et les sédiments.
Un emplacement stratégique
En analysant la zone alentour, ancienne plaine inondable traversée par une rivière aujourd'hui asséchée, les chercheurs ont constaté que Gisr el-Mudir était positionné de façon à capter l'écoulement d'ouest en est. L'eau, en se déversant par-dessus le mur ouest du barrage, se retrouvait dans un vaste bassin de près de 400 mètres de large. De l'autre côté, le mur est bien plus bas permettait à l'eau de s'écouler vers un lac, puis d'alimenter un réseau de tranchées et de réservoirs disposés autour et sous la pyramide de Djoser.
Un système de traitement de l'eau astucieux
Mais ce système ne se contentait pas de protéger les monuments en aval des crues. Selon les chercheurs, il aurait également permis de purifier l'eau de manière progressive. Un premier réservoir en amont du barrage capturait le gravier dense. Ensuite, dans le grand bassin de rétention, le sable grossier sédimentait au fond. Enfin, le réseau de tranchées et de réservoirs fonctionnait sur le même principe que d'autres techniques antiques de traitement des eaux.
De l'eau sous pression pour soulever les blocs de pierre
La pyramide de Djoser recèle un puits vertical d'environ 28 mètres de haut, relié aux tranchées par un long tuyau. Les scientifiques émettent l'hypothèse que ce puits pouvait être rempli et vidé à volonté, faisant office d'ascenseur hydraulique pour hisser les blocs de pierre. Les ouvriers n'avaient plus qu'à les récupérer à la hauteur souhaitée pour les utiliser dans la construction. Une fois le chantier achevé, le puits a été condamné mais les tranchées ont pu continuer à servir pour le traitement de l'eau.
Cette découverte ouvre une nouvelle piste de recherche pour la communauté scientifique : l'utilisation de l'énergie hydraulique pour bâtir les pyramides d'Égypte.
– Les auteurs de l'étude
Si elle demande à être approfondie, cette étude nous dévoile un peu plus l'étendue du savoir-faire des ingénieurs de l'Égypte antique. Leur maîtrise de l'hydraulique semble avoir été bien plus pointue qu'on ne l'imaginait, et pourrait avoir joué un rôle clé dans l'érection de monuments aussi impressionnants que les pyramides. De quoi raviver notre fascination pour cette civilisation hors du commun !
