Chine : rebond des importations et exportations en juillet
Bonne nouvelle pour l'économie chinoise en ce milieu d'été. Selon les dernières données publiées par les douanes du pays, les importations et les exportations de la Chine ont enregistré une progression inattendue en juillet, dépassant les prévisions des analystes. De quoi raviver l'espoir d'une reprise durable après des mois difficiles.
Des chiffres au-delà des attentes
Entrons dans le détail de ces statistiques encourageantes. D'après l'administration des douanes, les importations chinoises ont bondi de 7,2% sur un an en juillet, contre un repli de 2,3% un mois plus tôt. Une performance bien supérieure au consensus des économistes qui tablaient sur une hausse limitée à 3,5%.
Même dynamique du côté des exportations, en progression de 7% en glissement annuel le mois dernier. Certes, c'est un peu moins que les 8,6% enregistrés en juin, mais cela reste nettement au-dessus des 9,7% anticipés par le marché. Au final, l'excédent commercial chinois s'est établi à 84,65 milliards de dollars sur la période, là encore au-delà des 99 milliards attendus.
Un rebond bienvenu
Ce rebond du commerce extérieur intervient à point nommé pour l'économie chinoise, qui peine à retrouver son élan après la levée des restrictions sanitaires fin 2022. Malgré les mesures de soutien déployées par Pékin ces derniers mois, la reprise post-Covid s'essouffle, pénalisée par la faiblesse de la demande intérieure et les difficultés persistantes du secteur immobilier.
Dans ce contexte, le réveil des échanges internationaux est une bouffée d'oxygène bienvenue. Il confirme la résilience de l'appareil exportateur chinois, malgré un environnement mondial dégradé. Et montre que la demande pour les produits "Made in China" reste solide, y compris sur les marchés développés.
La Chine conserve de solides atouts, avec une base industrielle inégalée et des chaînes d'approvisionnement complètes. Tant que les principaux débouchés se maintiennent, les exportations devraient rester un point d'appui essentiel.
– Alicia Garcia Herrero, économiste chez Natixis
Des motifs de prudence
Pour autant, il serait prématuré de crier victoire. D'abord parce qu'un mois ne fait pas une tendance. Le rebond de juillet pourrait n'être qu'un feu de paille, lié à des facteurs ponctuels comme la dissipation des tensions sur les chaînes logistiques mondiales. D'autant que les chiffres d'août seront moins flatteurs en raison d'un effet de base défavorable.
Ensuite, la vigueur retrouvée des importations n'est pas forcément une bonne nouvelle. Elle pourrait refléter un stockage précipité des entreprises en prévision de pénuries, plutôt qu'une franche amélioration de la demande. Quant aux exportations, elles restent vulnérables à une dégradation de la conjoncture chez les principaux partenaires commerciaux, Etats-Unis et Europe en tête.
Un catalyseur pour les marchés ?
Malgré ces réserves, le rebond du commerce extérieur devrait être bien accueilli par les marchés financiers. Après des indicateurs décevants ces dernières semaines, ces statistiques apportent une note positive susceptible de doper le moral des investisseurs. La bourse de Shanghai pourrait en profiter pour consolider son rebond.
Plus largement, une Chine qui retrouve des couleurs sur le plan commercial est une bonne nouvelle pour l'économie mondiale. Même ralentie, la deuxième puissance économique de la planète reste un moteur essentiel des échanges internationaux. Toute embellie de ce côté est donc positive pour la croissance globale.
Toutefois, il faudra attendre les prochains mois pour savoir si le rebond de juillet marque un véritable tournant ou une simple éclaircie passagère. Les regards seront rivés sur les prochaines données commerciales chinoises pour y déceler la tendance de fond. Un pays qui semble sur le fil du rasoir entre reprise et rechute.