La Chine Conteste les Droits de Douane Européens à l’OMC
Les relations commerciales entre la Chine et l'Union Européenne s'enveniment. Pékin vient en effet de saisir l'Organisation mondiale du commerce (OMC) pour contester la décision européenne d'imposer des droits de douane supplémentaires sur les véhicules électriques made in China. Une mesure jugée infondée et contraire aux règles du commerce international par les autorités chinoises.
L'Europe taxe les voitures électriques chinoises
En juillet dernier, au terme d'une enquête de plusieurs mois, les Vingt-Sept ont décidé de taxer davantage les importations de véhicules électriques chinois. Bruxelles met en avant les généreuses subventions dont bénéficient les constructeurs de l'Empire du Milieu. Des aides publiques qui fausseraient la concurrence au sein du marché unique, au détriment des champions européens.
Concrètement, ces droits de douane provisoires, en vigueur jusqu'en novembre, atteignent :
- 17,4% pour BYD
- 19,9% pour Geely
- Jusqu'à 37,6% pour SAIC
La Chine dénonce des "mauvaises pratiques"
Réagissant à ces taxes, le ministère chinois du Commerce a vivement critiqué la décision européenne. Dans un communiqué, Pékin affirme que celle-ci "manque de base factuelle et juridique, viole gravement les règles de l'OMC et compromet la situation générale de la coopération mondiale en matière de lutte contre le changement climatique".
Nous demandons instamment à l'UE de rectifier immédiatement ses mauvaises pratiques.
Ministère chinois du Commerce
La Chine appelle l'Europe à revenir sur sa décision afin de préserver la coopération économique bilatérale et la stabilité des chaînes d'approvisionnement du secteur automobile. D'où sa saisine de l'OMC, l'arbitre des différends commerciaux entre nations, pour tenter de faire plier Bruxelles.
Une procédure à l'issue incertaine
Toutefois, l'organisation basée à Genève est paralysée depuis plusieurs années, faute de nomination de nouveaux juges au sein de son organe d'appel. Ce blocage rend peu probable un arbitrage final du différend sino-européen.
Il n'en reste pas moins que cette nouvelle passe d'armes illustre la montée des tensions commerciales autour des véhicules électriques. Un marché stratégique et en plein essor sur lequel la Chine a pris une longueur d'avance. De quoi inquiéter les Occidentaux qui tentent de protéger leurs propres constructeurs.
À suivre donc les prochains épisodes de ce bras de fer à haute tension, dont les répercussions pourraient dépasser la seule industrie automobile. La transition écologique et la géopolitique des chaînes de valeur sont aussi en jeu.