Les leçons de Revolut appliquées par le cofondateur de Vault
Alors que la néobanque Revolut vient d'obtenir sa licence bancaire au Royaume-Uni après 3 ans de démarches, qu'en est-il de son expansion dans le reste du monde ? Aux États-Unis, la société n'a toujours pas déposé de demande officielle malgré des années d'hésitation. Et au Canada, Revolut a finalement jeté l'éponge en 2021, en dépit des promesses de son PDG de revenir en 2022.
Pourquoi est-ce si difficile pour les fintech internationales de percer ? Le Canada ne peut-il pas avoir droit à ces innovations ? Pour nous aider à y voir plus clair, nous avons interrogé Saud Aziz, ancien responsable de la stratégie et des opérations Amérique du Nord chez Revolut, passé également par Koho avant de co-fonder sa propre startup fintech canadienne, Vault.
Une approche 100% canadienne, clé du succès
Selon Saud Aziz, pour bâtir une fintech durable et prospère au Canada, il faut en faire son unique priorité :
Si vous voulez réussir et construire une entreprise pérenne et d'envergure pour les Canadiens, cela doit être votre seul et unique focus. Rien d'autre. Si le Canada n'est qu'un marché additionnel ou secondaire pour vous, ça ne fonctionnera pas.
– Saud Aziz, cofondateur de Vault
Une leçon que Saud a retenue de son passage chez Revolut et qu'il applique aujourd'hui avec Vault. Il est en mesure de comprendre les motivations et les obstacles auxquels font face les acteurs financiers locaux, qu'ils soient établis ou disruptifs, ainsi que ceux venant de l'étranger.
Tirer parti des spécificités canadiennes
Le paysage réglementaire et concurrentiel canadien comporte ses propres particularités dont il faut savoir tirer parti. Par exemple, le lancement à venir de Real-Time Rails, le système de paiement instantané made in Canada, va offrir de nouvelles opportunités aux fintech locales pour innover.
Vault entend bien capitaliser là-dessus avec sa plateforme bancaire taillée sur-mesure pour les PME canadiennes. La startup promet une expérience simple et intuitive à des tarifs compétitifs, en phase avec les besoins spécifiques des entrepreneurs d'ici.
Miser sur un écosystème fintech mature
Autre atout de taille pour les fintech canadiennes selon Saud Aziz : pouvoir s'appuyer sur un écosystème de plus en plus mature et dynamique. Des success stories comme Wealthsimple ou Lightspeed ont ouvert la voie et de nombreuses startups ambitieuses leur emboîtent le pas.
Cela se traduit par davantage de talents expérimentés sur le marché, une expertise technologique de pointe et un accès facilité aux capitaux. De quoi donner un coup de fouet aux entrepreneurs made in Canada.
Construire une entreprise à l'écoute de ses clients
Enfin, au-delà des spécificités canadiennes, une chose est sûre pour Saud : la clé du succès réside dans l'obsession du client. Avec Vault, il s'efforce de toujours garder le contact avec les entrepreneurs, de comprendre l'évolution de leurs besoins pour sans cesse améliorer le produit.
On passe beaucoup de temps avec nos clients pour identifier les problèmes qu'ils rencontrent et déterminer comment la technologie peut les aider à mieux gérer et faire croître leur entreprise.
– Saud Aziz, cofondateur de Vault
Vault mise sur l'agilité et des mises à jour fréquentes en fonction des retours utilisateurs, là où les banques traditionnelles peinent à faire évoluer leurs services. Un état d'esprit résolument tourné vers le client, façonné par l'expérience de Saud dans la fintech.
Le meilleur reste à venir pour la fintech au Canada
Si construire une fintech au Canada comporte son lot de défis, Saud Aziz est convaincu que le jeu en vaut la chandelle. Avec une approche résolument locale, à l'écoute des entrepreneurs canadiens, il est persuadé que Vault peut tirer son épingle du jeu. Et contribuer à propulser l'écosystème fintech canadien vers de nouveaux sommets.
Une chose est sûre, les prochaines années s'annoncent palpitantes pour le secteur. De quoi donner des idées aux entrepreneurs en herbe et l'envie de se lancer dans l'aventure fintech made in Canada !