Le programme de visa pour startup au Canada évolue
Le paysage de l'innovation au Canada est en pleine effervescence, et le programme de visa pour startup joue un rôle clé pour attirer les meilleurs talents entrepreneuriaux du monde entier. Cependant, des changements importants sont en cours, le gouvernement fédéral reprenant les rênes de l'administration du programme des mains des associations industrielles.
Un nouveau chapitre pour le Startup Visa
Depuis son lancement en 2014, le programme Startup Visa (SUV) du Canada a pour objectif d'accélérer l'entrée d'entrepreneurs étrangers innovants et de leurs entreprises. Jusqu'à présent, deux organisations, la National Angel Capital Organization (NACO) et la Canadian Venture Capital and Private Equity Association (CVCA), étaient chargées de gérer les trois volets du programme en désignant les sociétés de capital risque, les groupes d'investisseurs providentiels et les incubateurs ou accélérateurs participants.
Cependant, Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC), le ministère fédéral responsable du SUV, a décidé de ne pas renouveler les contrats avec NACO et CVCA. Depuis le 31 juillet, le gouvernement a repris l'administration complète du programme, mettant temporairement en pause la désignation de nouvelles organisations.
Réduire l'arriéré des demandes
Cette décision intervient alors qu'IRCC cherche à résoudre les défis persistants du programme, notamment l'important arriéré de demandes. Pour y remédier, le gouvernement a instauré en avril un plafond strict de 10 demandes par an pour chaque organisation désignée. Un changement radical par rapport aux objectifs de croissance précédemment annoncés.
Le plafond ne concerne pas le nombre de demandeurs acceptés comme résidents permanents chaque année. En 2024, nous prévoyons d'admettre 5 000 personnes dans la catégorie fédérale des gens d'affaires, qui comprend à la fois le programme de visa pour startup et celui des travailleurs autonomes.
– Un porte-parole d'IRCC
Un bilan mitigé
Si le SUV a permis d'attirer de nombreux entrepreneurs talentueux au fil des années, certains experts pointent des lacunes. Dans un rapport de 2023, des chercheurs de l'Université métropolitaine de Toronto notaient que le programme peinait à égaler l'ancien Programme fédéral des entrepreneurs en termes de création d'emplois et d'évaluation de la viabilité à long terme des entreprises.
La complexité du processus de désignation des organisations participantes a également été soulignée. Contrairement aux investisseurs providentiels et aux fonds de capital risque qui doivent investir financièrement dans les entreprises, les incubateurs n'ont pas cette obligation mais peuvent facturer des frais pour leurs services. Une structure qui a pu être utilisée de manière avantageuse par certaines organisations selon d'anciens responsables du programme.
Vers une refonte du programme ?
En reprenant le contrôle total du SUV, le gouvernement entend procéder à un examen approfondi. L'objectif : résoudre les problèmes existants et potentiellement revoir les rôles et responsabilités des différents acteurs. Une refonte qui pourrait ouvrir un nouveau chapitre pour ce programme phare de l'écosystème tech canadien.
Malgré ces défis, le SUV reste un outil prometteur pour renforcer le positionnement du Canada comme leader mondial de l'innovation. Les organisations impliquées jusqu'à présent, comme NACO, réaffirment d'ailleurs leur engagement à soutenir les objectifs du programme.
- Plus de 80 organisations désignées actuellement
- 5000 admissions prévues dans la catégorie "gens d'affaires" en 2024
- Plafond de 10 demandes par organisation depuis avril
Alors que le Canada cherche à attirer les meilleurs talents en technologie et en innovation, l'évolution du programme Startup Visa sera suivie de près. Réussira-t-il à combler les lacunes identifiées et à stimuler encore davantage l'écosystème entrepreneurial du pays ? Les prochains mois seront décisifs pour l'avenir de ce pilier de la stratégie d'immigration économique canadienne.