Le Medef Acte le Basculement du Pouvoir à l’Assemblée Nationale
En cette rentrée 2024 pas comme les autres, le Medef innove pour sa traditionnelle université d'été, la REF. Dans un contexte politique chamboulé par un gouvernement démissionnaire, l'organisation patronale se tourne résolument vers les représentants du Parlement, là où se joueront les débats cruciaux des prochains mois.
Le Parlement, nouveau centre du pouvoir
Exit le premier ministre et les membres du gouvernement, habituels invités de marque de la REF. Place cette année à Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée nationale, et Gérard Larcher, président du Sénat. Leur intervention dès l'ouverture lundi 26 août, après le discours inaugural de Patrick Martin, président du Medef, donne le ton.
L'enjeu est de taille : organiser sereinement les discussions autour du budget 2025, point névralgique de la rentrée économique. Le patronat devrait appeler à poursuivre une politique de l'offre qui a porté ses fruits ces dernières années, malgré le trou d'air du Covid. Selon l'INSEE, le taux de marge des entreprises atteignait 32,1% de la valeur ajoutée en 2024, bien au-delà des 30,9% de 2019.
Des grands patrons discrets mais influents
Si peu de grands patrons opérationnels feront le déplacement cette année, on croisera en coulisses des figures tutélaires comme Pierre-André de Chalendar ou Philippe Varin, ainsi que des présidents non exécutifs à l'influence certaine : Maurice Lévy (Publicis), Michel de Rosen (Forvia), Ross MacInnes (Safran) ou encore Jean-Pascal Tricoire (Schneider).
La nouvelle garde des startups sera aussi représentée, avec notamment Georges-Olivier Reymond (Pasqal), Hélène Huby (The Exploration Company) et Robin Rivaton (Stonal). De quoi insuffler un vent de fraîcheur et d'innovation sur les débats.
Des débats classiques, une ambiance particulière
Au programme de ces deux jours : des thématiques récurrentes comme la transition écologique, la parité hommes-femmes, les crises géopolitiques... avec quelques invités surprises pour bousculer les échanges, à l'image de la jeune activiste Julie Pasquet ou de la députée Sandrine Rousseau.
Mais l'intérêt principal de l'événement résidera comme toujours dans les discussions informelles qui se noueront sur la pelouse de l'hippodrome de Longchamp. Chacun y partagera son ressenti sur la conjoncture économique et cette rentrée politique si particulière. Nul doute que les journalistes présents auront matière à phosphorer !
Les chefs d'entreprise sont inquiets, il ne faut pas les rendre fébriles.
Patrick Martin, président du Medef
Quel message portera le Medef ?
Dans ce contexte incertain, le Medef aura à cœur de rassurer ses troupes et de porter un message clair au monde politique. Parmi les priorités : la maîtrise des dépenses publiques, la poursuite des réformes favorables à la compétitivité, le soutien à l'innovation et aux startups...
Reste à savoir comment ce discours sera reçu par les nouveaux décideurs du Palais Bourbon et du Luxembourg. Une chose est sûre : rarement une rentrée du Medef aura suscité autant d'attentes et d'interrogations. Rendez-vous les 26 et 27 août pour en prendre la mesure !
