Bourses en baisse, tensions géopolitiques et prudence des investisseurs
En ce début de semaine, les marchés boursiers naviguent en eaux troubles, tiraillés entre l'attente fébrile des prochains indicateurs sur l'inflation et la recrudescence des tensions géopolitiques, notamment au Moyen-Orient. Un contexte incertain qui maintient les investisseurs sur leurs gardes.
Wall Street attend de pied ferme l'inflation
Outre-Atlantique, les futures laissent entrevoir une ouverture en légère hausse pour les principaux indices (Dow Jones, S&P 500, Nasdaq). Mais la tendance reste fragile, suspendue aux chiffres de l'inflation du mois d'août qui seront publiés en fin de semaine. Des données scrutées à la loupe par la Réserve fédérale américaine (Fed) pour ajuster sa politique monétaire.
Jerome Powell, président de la Fed, a ouvert la porte vendredi à une possible baisse des taux directeurs en septembre si l'inflation poursuit sa décélération. Une perspective qui avait permis aux marchés de finir la semaine dans le vert.
L'Europe dans le désordre
En Europe, les variations sont faibles et désordonnées à mi-séance. Le CAC 40 parisien grappille 0,11% tandis que le Dax allemand cède 0,19%, malgré un moral des entrepreneurs un peu moins dégradé que prévu en août selon l'indice Ifo. À Londres, les marchés sont fermés pour cause de « bank holiday ».
Les marchés financiers s'essoufflent après le rebond.
Jeanne Asseraf-Bitton, BFT Investment Managers
Comme aux États-Unis, les opérateurs européens sont dans l'expectative avant la publication vendredi du taux d'inflation en zone euro pour août. Ils guetteront également les déclarations des banquiers centraux lors du symposium de Jackson Hole, en quête d'indices sur la trajectoire future des taux d'intérêt.
L'ombre des tensions géopolitiques
Autre motif d'inquiétude : la situation de plus en plus explosive au Moyen-Orient, avec l'absence d'accord sur un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza. Des tensions qui font craindre des perturbations de l'approvisionnement en pétrole et propulsent les cours du brut.
Le baril de Brent avance de 1,89% à 80,52 dollars tandis que son homologue américain, le WTI, prend 1,92% à 76,27 dollars. Une flambée des prix de l'or noir qui pourrait attiser l'inflation et compliquer la tâche des banques centrales.
Dans ce contexte, les valeurs refuges ont la cote, à l'image de l'immobilier (+0,69% sur le Stoxx 600). À l'inverse, les secteurs plus sensibles aux taux d'intérêt comme les nouvelles technologies souffrent (-0,54%).
Les valeurs à suivre
Parmi les valeurs en vue, Nvidia sera sous les feux des projecteurs mercredi avec la publication très attendue de ses résultats trimestriels. Le géant des semi-conducteurs, fer de lance de l'intelligence artificielle, a vu sa capitalisation boursière s'envoler cette année.
En Europe, Telecom Italia grimpe de 2,71% dans le sillage d'informations sur un éventuel projet de rachat par un groupe d'investisseurs de la participation de Vivendi (en hausse de 0,42%) au capital de l'opérateur transalpin.
Les prochains jours s'annoncent déterminants pour les Bourses mondiales. Suspendues aux indicateurs économiques et à l'évolution de la géopolitique, elles naviguent à vue, tiraillées entre espoir d'un atterrissage en douceur et crainte d'une récession. Dans ce climat d'incertitude, la prudence reste plus que jamais de mise pour les investisseurs.