PAI Partners vise un modèle industriel agile pour Opella de Sanofi
Le fonds d'investissement PAI Partners, candidat à l'acquisition de 50% du capital d'Opella, la division Santé grand public du géant pharmaceutique Sanofi, ambitionne de donner un nouveau souffle industriel à cette activité pesant plus de 5 milliards d'euros de ventes. Son projet : investir pour rendre l'outil de production plus agile et réactif face aux aléas du marché des médicaments sans ordonnance.
Rapprocher les standards de l'industrie et de l'agroalimentaire
Pour y parvenir, PAI Partners compte s'appuyer sur sa double expertise, dans la pharmacie mais aussi dans l'agroalimentaire, deux secteurs aux problématiques industrielles finalement assez proches en termes de suivi de la demande et d'agilité. L'idée serait de réorganiser les schémas industriels, d'optimiser les procédés de fabrication et d'accroître la réactivité des 13 usines d'Opella dans le monde, aujourd'hui multiproduits, pour mieux coller aux besoins saisonniers.
Cela passerait aussi par une amélioration de la supply chain pour assurer un meilleur taux de service, des délais raccourcis et une collaboration fluidifiée avec les distributeurs. Un chantier d'envergure pour cette division réalisant 30% de ses ventes en Europe, 24% aux États-Unis et 46% dans le reste du monde, avec des circuits de distribution très variables selon les pays.
Miser sur les blockbusters
Autre axe clé du projet de PAI Partners : concentrer les efforts sur une quinzaine de marques phares parmi les 117 que compte le portefeuille d'Opella, afin d'amplifier leur développement. Si certaines comme le Doliprane sont des stars en France, elles restent peu présentes à l'international. À l'inverse, l'Allegra (Allervi en France) cartonne outre-Atlantique mais peine à percer en Europe.
L'objectif serait d'investir dans l'outil industriel et de réorganiser les schémas industriels pour se rapprocher des standards qu'on peut trouver dans les produits de grande consommation.
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Donner un nouvel élan aux activités non prioritaires
En cédant le contrôle d'Opella tout en conservant 50% du capital, Sanofi fait le pari qu'un partenaire extérieur sera plus à même d'allouer les ressources nécessaires au développement de cette activité jugée non prioritaire, à l'heure où le laboratoire français veut se recentrer sur l'innovation dans les médicaments de prescription et les vaccins.
Un schéma qui n'est pas sans rappeler l'introduction en bourse en 2022 de la filiale de principes actifs EuroAPI, dont les résultats peinent cependant à décoller depuis. Avec Opella, Sanofi semble privilégier cette fois un adossement industriel fort pour relancer la machine. Verdict attendu d'ici fin 2024.