Guerre des prix chez VMware : la colère gronde chez les clients
Depuis son rachat en novembre dernier par le géant des semiconducteurs Broadcom pour 61 milliards de dollars, l'éditeur de logiciels de virtualisation VMware fait face à une fronde sans précédent de ses principaux clients. En cause : une nouvelle politique tarifaire imposée par Broadcom qui se traduit par d'importantes hausses de prix et un changement radical de modèle économique.
Des grands noms saisissent la justice
Plusieurs mastodontes des télécoms et de la tech ont décidé de contre-attaquer en justice face à ce qu'ils considèrent comme une rupture brutale des relations commerciales. En France, Orange vient de déposer un référé devant le tribunal de commerce de Paris, comme le révèle le site L'Informé. Le géant français des télécoms réclame de pouvoir conserver les conditions tarifaires précédentes.
Il imite ainsi Thales, qui avait saisi le tribunal de commerce dès août et a depuis obtenu gain de cause en référé, en attendant un jugement sur le fond. Outre-Atlantique, c'est le mastodonte AT&T qui a porté plainte à New York, dénonçant une tentative de "rançon" de la part de l'éditeur.
Fin des licences perpétuelles
Juste après sa prise de contrôle par Broadcom, VMware avait annoncé deux changements majeurs pour ses clients :
- La fin des licences perpétuelles, remplacées par des abonnements.
- Le regroupement de nombreux produits auparavant vendus séparément en seulement deux offres uniques.
Une "simplification de l'offre" selon Broadcom, qui dit vouloir se conformer aux nouveaux standards du marché. Mais pour les clients, cette politique se traduit surtout par d'importantes hausses de prix. Et des négociations tendues pour assurer la transition, pouvant aller jusqu'à l'arrêt de la maintenance prévue dans les anciens contrats.
Vers une intervention des autorités ?
Au-delà des procédures judiciaires individuelles, certains espèrent désormais une réaction des autorités de la concurrence. Au Japon, une enquête a déjà été ouverte sur le sujet. En Europe, plusieurs lobbys tentent de convaincre Bruxelles de se pencher sur ce dossier brûlant.
La pression monte sur VMware et Broadcom pour qu'ils revoient leur copie. Mais face à des clients de cette taille, il n'est pas certain que le rapport de force leur soit favorable.
Un expert du secteur qui a requis l'anonymat
VMware, longtemps mastodonte incontesté de la virtualisation, va devoir jouer finement pour ne pas se mettre à dos tout son écosystème. Il en va de la pérennité de son modèle, à l'heure où le cloud redistribue les cartes.