La révolte des employés d’Ubisoft face au retour au bureau

Vent de fronde chez Ubisoft. Alors que la direction souhaite imposer un retour au travail en présentiel au minimum 3 jours par semaine, les salariés se mobilisent. Plusieurs syndicats, dont le STJV et Solidaires Informatique, appellent à une grève de 3 jours à partir du 15 octobre pour protester contre cette décision jugée "arbitraire".

Un mode de travail remis en cause après 5 ans d'efficacité

Depuis plus de 5 ans, le télétravail est la norme chez Ubisoft. Un mode de fonctionnement qui a fait ses preuves selon les syndicats :

"Après plus de cinq ans à travailler efficacement dans le cadre actuel du télétravail, nombre de nos collègues ont construit ou reconstruit leur vie et ne peuvent simplement pas revenir aux conditions précédentes"

– STJV

Beaucoup d'employés ont en effet adapté leur vie personnelle à ce rythme de travail à distance. Revenir en arrière est inenvisageable pour eux. Ils dénoncent une décision unilatérale de la direction qui ne prend pas en compte leur réalité.

Un dialogue social de plus en plus tendu

Ce nouvel épisode vient cristalliser les tensions déjà existantes entre la direction d'Ubisoft et ses salariés. Ces derniers mois, le dialogue social s'est fortement dégradé dans l'entreprise française de jeux vidéo. Le passage en force sur le retour au présentiel obligatoire passe très mal auprès des représentants du personnel.

Les syndicats mettent en avant plusieurs arguments pour défendre le maintien du télétravail :

• Un mode de travail qui a prouvé son efficacité depuis 5 ans
• Une meilleure conciliation vie pro/vie perso pour les salariés
• Des employés qui ont adapté leur vie à ce rythme
• Une décision de la direction jugée arbitraire et non concertée

L'action Ubisoft dévisse en bourse

Ce conflit social intervient dans un contexte déjà compliqué pour Ubisoft. Le géant du jeu vidéo a vu son action chuter de près de 18% jeudi 26 septembre suite à l'annonce du report de 3 mois de son blockbuster Assassin's Creed. Un retard qui l'oblige à revoir ses objectifs financiers à la baisse.

Un actionnaire activiste, AJ Investments, a même publié une lettre appelant à la vente d'Ubisoft. Le fonds affirme être soutenu par 10% des actionnaires. La situation est plus que tendue pour l'éditeur français.

Une grève très suivie à prévoir

Reste à voir si la direction d'Ubisoft maintiendra sa position face à la fronde de ses salariés. La mobilisation s'annonce en tout cas très forte. De nombreux employés ont déjà fait part de leur intention de se mettre en grève à partir du 15 octobre pour défendre leur droit au télétravail.

Le retour au bureau à tout prix est loin de faire l'unanimité. Beaucoup le jugent anachronique et inadapté au regard des nouvelles attentes et organisations du travail post-covid. Un sujet brûlant qui devrait animer le secteur des jeux vidéo, et au-delà toutes les entreprises, dans les mois à venir.