Le Cybertruck de Tesla sous le feu des projecteurs en Ukraine
L'annonce récente d'un chef de guerre russe affirmant vouloir déployer des Cybertrucks de Tesla sur le champ de bataille ukrainien a suscité de vives réactions. Dans une vidéo postée sur Telegram en août dernier, on aperçoit deux de ces pick-up électriques futuristes patrouillant sur une route tchétchène, lourdement armés de mitrailleuses. Au-delà des interrogations sur la façon dont ces véhicules ont pu être acquis, la question de la pertinence des Cybertrucks comme "technicals", ces véhicules civils modifiés à des fins militaires, anime les débats parmi les experts.
Le Cybertruck, un blindé high-tech pour les conflits modernes ?
À première vue, le Cybertruck présente certains atouts pour un usage militaire. Sa carrosserie en acier inoxydable ultra-résistant lui confère une protection balistique naturelle, pouvant encaisser des tirs. Sa motorisation électrique le rend à la fois rapide et silencieux, un avantage certain pour des opérations furtives. Mais les experts sont divisés quant à son adéquation réelle sur un théâtre d'opérations.
C'est super qu'il soit sûr en cas de crash et puisse encaisser une balle. Mais si vous cassez un bras de suspension et ne pouvez pas obtenir la pièce, ça devient assez inutile.
– Un expert cité par Wired
Une maintenance complexe sur le terrain
La question de la maintenance et de la logistique est en effet cruciale. Contrairement à des pick-up plus classiques, largement répandus, le Cybertruck repose sur une architecture très spécifique. Nombre de ses pièces détachées risquent d'être introuvables en zone de conflit. Sa dépendance à des logiciels embarqués complexes fragilise également sa fiabilité en opération.
Un gabarit imposant peu adapté à tous les terrains
Autre handicap soulevé : son poids excessif, qui limite sa mobilité et sa motricité sur certains terrains accidentés. Des tests ont déjà démontré ses difficultés à évoluer sur du sable par exemple. Derrière son look agressif taillé pour impressionner, le Cybertruck pourrait se révéler au final trop "gonflé" et pas assez agile pour faire un bon véhicule de guerre.
L'acier du Cybertruck, entre atout et talon d'Achille
Si la robustesse de la carrosserie en inox du Cybertruck peut s'avérer un atout face aux tirs adverses, elle présente aussi des inconvénients. Sa rigidité risque de transmettre violemment l'onde de choc d'une explosion à l'habitacle et aux occupants, là où un blindage militaire plus souple l'absorberait mieux. De plus, réparer une telle caisse relèverait du casse-tête en condition de guerre.
Alors, Cheval de Troie high-tech ou gadget inadapté ? L'utilité des Cybertrucks comme véhicules de combat ne fait clairement pas consensus parmi les spécialistes. Tesla se retrouve malgré lui propulsé sur le devant de la scène du conflit ukrainien, sans avoir eu son mot à dire. Cette publicité guerrière à double tranchant risque de ne pas forcément ravir le constructeur, qui préfèrerait sûrement voir ses pick-up rutilants sillonner pacifiquement nos routes. L'avenir dira si ces tanks électriques futuristes passeront l'épreuve du feu sur le champ de bataille.