Andrea Orcel, le banquier d’affaires redessine la banque en Europe
Dans le monde feutré de la finance, un homme se distingue par son audace et sa détermination à bousculer les codes établis. Andrea Orcel, le charismatique PDG d'UniCredit, s'est lancé dans une offensive surprise pour prendre le contrôle de Commerzbank et redessiner le paysage bancaire européen. Portrait d'un visionnaire qui n'a pas froid aux yeux.
Le parcours d'un banquier hors normes
Avant de prendre les rênes d'UniCredit en 2021, Andrea Orcel s'est forgé une réputation de banquier d'affaires redoutable. Chez Merrill Lynch puis UBS, il a été de toutes les grandes transactions, conseillant les plus grands patrons. Un travail dans l'ombre qui lui a valu le surnom de « Cristiano Ronaldo de la banque d'investissement ».
Mais c'est en tant que dirigeant qu'Andrea Orcel révèle toute l'étendue de son talent et de son ambition. Chez UniCredit, il a redressé la rentabilité en un temps record, multipliée par quatre en deux ans, faisant de la banque italienne un modèle d'efficacité.
Un style exigeant et une vision claire
Le succès d'Andrea Orcel repose sur un management exigeant et une vision stratégique claire. Décrit comme toujours en action par ses collaborateurs, il n'hésite pas à bousculer les habitudes et à prendre des décisions audacieuses. Lorsqu'il a une idée en tête, rien ne l'arrête, quitte à se mettre à dos le pouvoir politique, comme lorsqu'il a renoncé in extremis au rachat de Monte dei Paschi.
Il n'accepte pas qu'on lui dise non. C'est un banquier astucieux, audacieux et déterminé.
Filippo Alloatti, Federated Hermes
La prise de contrôle surprise de Commerzbank
Fidèle à sa réputation, Andrea Orcel a pris tout le monde de court en révélant détenir 21% de Commerzbank via un savant mélange d'actions et de produits dérivés. Un investissement présenté comme purement financier mais qui cache des ambitions plus grandes : la création d'une méga-banque paneuropéenne capable de rivaliser avec les mastodontes de Wall Street.
Cette opération suscite une levée de boucliers en Allemagne, le gouvernement et les syndicats craignant de perdre le contrôle de ce fleuron national. Mais Andrea Orcel est confiant et déterminé. Lui qui avait été écarté de la direction de Santander suite à un différend sur son salaire a bien l'intention cette fois-ci de mener son projet à terme.
Les défis d'une fusion transfrontalière
Si Andrea Orcel est parvenu à ses fins, de nombreux obstacles se dressent encore sur sa route. Les fusions bancaires transfrontalières sont notoirement complexes en Europe, se heurtant aux réticences des régulateurs et aux différences culturelles. UniCredit devra aussi composer avec un partenaire allemand beaucoup moins rentable.
Mais le jeu en vaut la chandelle. En additionnant leurs forces, UniCredit et Commerzbank donneraient naissance à un géant européen de la banque, présent de l'Italie à l'Allemagne en passant par l'Europe de l'Est. Un mastodonte suffisamment solide pour soutenir l'économie du continent et affronter la concurrence mondiale.
Façonner l'avenir de la banque en Europe
Avec cette opération, Andrea Orcel joue son va-tout. L'ancien consultant de choc devenu grand patron veut laisser une empreinte durable sur son secteur et ouvrir la voie à une nouvelle ère pour la banque en Europe. Même si le chemin est semé d'embûches, il a bien l'intention d'aller au bout, comme toujours.
Au-delà des enjeux financiers, c'est une vision qui est en jeu. Celle d'une Europe bancaire plus intégrée et plus puissante, à même de jouer dans la cour des grands. Un vieux rêve que beaucoup ont échoué à concrétiser mais qu'Andrea Orcel, fort de son audace et de sa détermination, compte bien faire aboutir. Les prochains mois nous diront s'il parvient à ses fins. Une chose est sûre : le suspense est entier et le monde de la finance retient son souffle.