GreenSky Ventures : Un fonds d’investissement qui se démarque
Alors que le marché du capital-risque traverse une période difficile, la société d'investissement torontoise GreenSky Ventures vient de franchir une étape majeure. Avec une première clôture à plus de 15 millions de dollars pour son sixième fonds, elle entre dans un club très fermé au Canada. Seul 1% des fonds de capital-risque canadiens ont en effet réussi à lancer un sixième fonds au cours de la dernière décennie selon une étude récente de RBCx.
GreenSky Ventures : une stratégie payante et constante
Fondé en 2010 par Mike List, GreenSky a connu une évolution progressive, passant d'un modèle de conseil contre equity à un fonds d'investissement plus classique à partir de 2015. Leur stratégie ? Se concentrer sur les startups canadiennes en B2B dans les domaines des technologies de pointe et des logiciels d'entreprise, et les accompagner dès les stades d'amorçage et de série A.
Avec des fonds relativement modestes mais levés régulièrement tous les deux ans environ, GreenSky mise sur la qualité et la concentration de son portefeuille, qui compte entre 8 et 12 sociétés par fonds. Cette approche semble porter ses fruits, comme l'explique Marian Hoffmann, Managing Partner arrivée en 2023 pour le Fonds V :
Nous sommes vraiment fiers des résultats que nous avons pu générer en suivant cette stratégie. Cela fait près d'une décennie que nous procédons ainsi, donc nous allons simplement continuer à faire ce que nous faisons.
– Marian Hoffmann, Managing Partner chez GreenSky
Une performance solide sur les premiers fonds
Si les fonds IV et V sont encore trop récents pour être évalués, les chiffres communiqués par GreenSky sur ses trois premiers véhicules d'investissement démontrent la pertinence de leur approche :
- Le Fonds I affiche un DPI de 88%, un IRR de 7% et un TVPI de 1,79x.
- Pour le Fonds II, le DPI grimpe à 183%, l'IRR à 20% et le TVPI à 2,49x.
- Enfin le Fonds III atteint un DPI de 277%, un IRR de 63% et un TVPI de 3,61x.
Des performances largement supérieures aux moyennes du marché canadien pour des millésimes similaires selon des données de BDC. GreenSky tire son épingle du jeu grâce à plusieurs facteurs clés : une expertise sectorielle reconnue en "deep tech", un alignement fort avec ses investisseurs, et une gestion active de son portefeuille visant à minimiser les échecs sans pour autant renoncer aux "home runs".
Le Fonds VI dans la continuité avec de premières participations prometteuses
Avec ce nouveau véhicule qui devrait atteindre 20 à 25 millions de dollars d'ici fin 2024, GreenSky entend bien poursuivre sur sa lancée. Les tickets initiaux seront compris entre 1,5 et 2 millions par société, pour des startups early-stage à fort potentiel comme Botni.vision, Brickeye, Edgecom ou encore Ethica Channel Enablement, déjà financées par ce Fonds VI.
En atteignant ce stade avec succès malgré un contexte difficile, GreenSky prouve la résilience de son modèle et sa capacité à attirer les meilleurs entrepreneurs. Un signal fort pour l'écosystème tech canadien, qui aura plus que jamais besoin de ce type d'investisseurs engagés et performants pour rebondir et préparer l'avenir. GreenSky semble en tout cas bien armé pour jouer ce rôle dans les années à venir.