Meta utilise vos données pour entraîner son IA au Royaume-Uni
Vous êtes un utilisateur britannique de Facebook ou Instagram ? Faites attention, car Meta vient d'annoncer que vos données publiques seront bientôt utilisées pour entraîner son intelligence artificielle, et le processus pour s'y opposer n'est pas des plus simples.
Meta informe les utilisateurs britanniques de ses plans pour l'IA
La semaine dernière, Meta a commencé à envoyer des notifications à ses utilisateurs au Royaume-Uni pour les informer de ses intentions d'utiliser leurs données publiques afin d'améliorer ses modèles de langage pour l'IA. Cela inclut les publications, commentaires, interactions, photos et plus encore partagés publiquement sur Facebook et Instagram.
L'entreprise affirme que l'accès à ce contenu local est nécessaire pour que ses IA reflètent mieux la diversité de la population européenne. Cependant, le RGPD exige une base juridique valable pour un tel traitement de données personnelles.
Un processus de désinscription peu clair et fastidieux
La mauvaise nouvelle, c'est que le processus imaginé par Meta pour permettre aux utilisateurs de s'opposer à cette utilisation de leurs données est loin d'être simple et transparent :
- La notification est noyée au milieu d'autres alertes classiques, la rendant facile à manquer
- La formulation laisse penser que les utilisateurs n'ont pas le choix
- Même en cliquant sur la notification, il faut s'engager dans de multiples clics et défilements pour déposer une objection
De plus, Meta indique qu'il est à sa discrétion d'accepter ou non les objections, ce qui peut décourager les utilisateurs de faire la démarche.
Un opt-out controversé et possiblement illégal
Bien que Meta ait fait quelques ajustements suite aux objections des régulateurs britanniques et européens il y a quelques mois, sa nouvelle approche reste très discutable au regard du RGPD :
- Meta devrait offrir un véritable choix aux utilisateurs via un opt-in, plutôt qu'un opt-out peu clair
- Les "données sensibles" (origine ethnique, opinions politiques, orientation sexuelle...) exigent un consentement explicite selon le RGPD, ce qui n'est pas respecté ici
Il s'agit d'un traitement illégal des données.
– Dr Jennifer Cobbe, professeure de droit et technologie à Cambridge
Si suffisamment d'utilisateurs portent plainte auprès du régulateur britannique (ICO), Meta pourrait donc rencontrer de nouveaux obstacles dans ses ambitions d'utiliser les données des Européens pour entraîner ses IA. Affaire à suivre !