Klarna Secoue son Conseil d’Administration pour l’IPO
Alors que Klarna, la star suédoise du paiement fractionné, fonce vers une introduction en bourse très attendue, les soubresauts au sein de son conseil d'administration font les gros titres. Selon le Financial Times, sept administrateurs viennent de s'entendre pour évincer l'investisseur Mikael Walther, près de huit ans après son arrivée au board. Ce proche du co-fondateur Victor Jacobsson serait devenu gênant pour le CEO et autre co-fondateur Sebastian Siemiatkowski, aux manettes de Klarna depuis près de 20 ans.
Un deuxième remaniement en quelques mois
Ce coup de balai intervient seulement quelques mois après un premier séisme au sein du conseil d'administration de la fintech. En janvier dernier, peu après son arrivée, Matt Miller, un investisseur de Sequoia Capital, aurait milité pour le départ du célèbre capital-risqueur Michael Moritz.
Ce dernier, qui a signé le premier chèque de Sequoia pour Klarna en 2010, reste président du conseil malgré son départ du fonds l'an dernier. Lui et Miller sont rapidement entrés en conflit, menant à une véritable guerre par presse interposée. Six semaines plus tard, Sequoia a dû s'excuser, rappeler Miller et nommer un troisième partenaire, Andrew Reed, pour les représenter.
La gouvernance, clé pour une IPO réussie
Ces remous au sommet interviennent alors que Klarna prépare minutieusement son entrée en bourse, prévue dans les prochains mois. Face aux géants du paiement et aux inquiétudes des investisseurs sur le modèle du "Buy Now Pay Later", la fintech doit convaincre sur sa governance et son potentiel de croissance.
Une introduction en bourse est un moment charnière où l'alignement du management et des actionnaires est crucial. Les circonstances actuelles renforcent cette exigence.
Un banquier d'affaires impliqué sur le dossier Klarna
Les défis de l'après-cotation
Au-delà de l'IPO, Klarna devra aussi relever d'importants défis une fois cotée :
- Maintenir une croissance élevée dans un contexte économique moins porteur
- Dégager des profits durables pour satisfaire les attentes du marché
- Faire face à une concurrence exacerbée de la part des poids lourds de la tech et de la finance
Malgré ces obstacles, l'IPO reste un passage obligé pour Klarna, dont la dernière valorisation dépassait les 45 milliards de dollars. Un succès en bourse permettrait à la fintech de financer son expansion, attirer les talents et asseoir sa crédibilité.
Quelle place pour les fondateurs historiques ?
Il restera à définir le rôle des fondateurs après la cotation. Si Sebastian Siemiatkowski incarne la réussite de Klarna depuis ses débuts, Victor Jacobsson, parti en 2012, semble aujourd'hui en décalage avec la direction malgré son influence au capital.
Dans les coulisses, une sourde lutte de pouvoir oppose les deux hommes via leurs proches au conseil. L'éviction de Mikael Walther en est le dernier épisode en date. Au final, l'équilibre des forces qui émergera façonnera le futur de Klarna et sa capacité à s'imposer comme un géant de la fintech.