Les constructeurs automobiles électrisent le Mondial de Paris 2024
Roulez jeunesse ! Ce lundi 14 octobre, le Mondial de l'automobile ouvre en grande pompe les portes de sa 90ème édition au Parc des Expositions de la Porte de Versailles à Paris. Malgré quelques absents, les revenants sont nombreux pour ce cru 2024 qui s'annonce électrisant. Car après des années d'atermoiements, les constructeurs automobiles semblent enfin prêts à lancer la grande offensive électrique.
Une édition 2024 sous haute tension
Comme un symbole, Peugeot, Citroën, Audi, BMW ou encore Kia effectuent leur retour sur les stands parisiens cette année. Pour les convaincre, les organisateurs ont dû revoir leur copie, en ajustant le modèle économique de l'événement et en baissant les tarifs pour les exposants.
Mais le véritable coup de projecteur de cette édition est braqué sur les nouveaux challengers chinois qui débarquent en force. Pas moins de 6 marques venues de l'Empire du Milieu viennent présenter leurs modèles électriques : BYD, Seres Aito, Xpeng... Malgré les barrières douanières érigées par l'Europe, leur appétit pour le Vieux Continent reste intact.
Les constructeurs français contre-attaquent
Face à cette offensive venue d'Asie, les constructeurs tricolores répliquent. Peugeot met en avant ses nouveaux 3008 et 5008 électriques fabriqués à Sochaux, ainsi que sa 408 désormais branchée, assemblée à Mulhouse. Citroën expose fièrement sa nouvelle ë-C3 slovaque et ses C3 Aircross, C4 et C4X espagnoles. Enfin, Renault poursuit son opération séduction avec ses Scénic, R5 et R4 "Made in Hauts-de-France".
Pour ces marques françaises, le succès de ces modèles électriques abordables est crucial. D'abord pour réussir leur transition énergétique et faire rêver à l'heure de l'électrique. Ensuite pour éviter la douloureuse financièrement.
2025, l'année de tous les dangers
Car cette ruée vers l'électrique n'est pas anodine à l'approche de 2025, date butoir d'un nouveau tour de vis réglementaire. À partir du 1er janvier, les voitures devront émettre en moyenne moins de 93 grammes de CO2 au kilomètre, contre 115 actuellement. Gare à ceux qui dévieront de la route : les amendes pour dépassement s'annoncent salées.
Si l'électrique reste au niveau d'aujourd'hui, l'industrie européenne va peut-être devoir payer 15 milliards d'euros d'amende ou renoncer à la production de plus de 2,5 millions d'unités.
Luca de Meo, Directeur général de Renault
Un casse-tête pour les constructeurs alors que la part de l'électrique recule en Europe. Sur les 8 premiers mois de 2024, elle a représenté 12,6% des immatriculations, contre 13,9% un an plus tôt. Soit plus de 80 000 véhicules à batteries qui n'ont pas trouvé preneur. De quoi mettre sous pression l'industrie à moins de 3 mois de l'application des nouveaux seuils.
Dans ce contexte tendu, tous les regards seront tournés vers le Mondial de l'Auto 2024. L'occasion pour les constructeurs de mettre les watts et lancer enfin leur révolution électrique, avant le grand saut réglementaire. Reste à convaincre les consommateurs de passer à la prise, malgré l'inflation et les craintes sur l'autonomie et les bornes de recharge. Un défi de taille pour une édition résolument branchée.