DJI poursuit le Département de la Défense pour sa classification

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DJI poursuit le Département de la Défense pour sa classification Innovationsfr
octobre 20, 2024

DJI poursuit le Département de la Défense pour sa classification

Dans un rebondissement majeur, DJI, le plus grand fabricant de drones au monde, a déposé une plainte vendredi dernier contre le Département de la Défense des États-Unis. Au cœur de cette affaire : l'inclusion controversée de l'entreprise chinoise sur une liste noire des « entreprises militaires chinoises » par le Pentagone. Une décision lourde de conséquences pour DJI, qui affirme subir depuis un préjudice financier et réputationnel continu.

Une tentative de dialogue infructueuse

Avant d'en arriver à cette extrémité, DJI assure avoir essayé pendant plus de 16 mois d'engager le dialogue avec le Département de la Défense. Sans succès. Face à cette impasse, l'entreprise dit n'avoir eu d'autre choix que de saisir la justice fédérale. Un porte-parole de DJI déclare :

DJI n'est pas détenu ou contrôlé par l'armée chinoise, et le Département de la Défense reconnaît lui-même que DJI fabrique des drones grand public et commerciaux, pas des drones militaires.

Une liste noire qui s'allonge

L'inscription de DJI sur cette fameuse liste en 2022 fait suite à une série de décisions similaires prises par d'autres agences gouvernementales américaines :

  • En 2020, le Département du Commerce place DJI sur sa « liste d'entités », bloquant de fait les entreprises américaines de lui vendre leurs produits et services.
  • En 2021, le Département du Trésor ajoute DJI à sa liste noire d'investissement, en raison de sa prétendue implication dans la surveillance des musulmans ouïghours. Une accusation dont se défend DJI.

Un préjudice multiforme pour DJI

Dans sa plainte, DJI affirme que suite à son placement sur la liste du Pentagone, l'entreprise a "subi des pertes financières et de réputation continues, y compris des pertes d'activité, et ses employés ont été stigmatisés et harcelés." Une situation intenable pour le géant des drones.

Un rapport justificatif contesté

DJI conteste le bien-fondé du rapport du Département de la Défense justifiant son placement sur la liste noire. Selon la plainte, ce rapport "contient un ensemble disparate d'allégations totalement insuffisantes pour étayer la désignation de DJI." Les avocats de l'entreprise pointent de "nombreuses lacunes":

  • Application d'une norme juridique erronée
  • Confusion entre des individus portant des noms chinois courants
  • Utilisation de faits obsolètes et de liens ténus ne prouvant pas que DJI est une entreprise militaire chinoise

La plainte souligne également que le fondateur et PDG Frank Wang, ainsi que trois investisseurs de premiers tours, "détiennent ensemble 99% des droits de vote de l'entreprise et environ 87,4% de ses actions." Une structure actionnariale qui, selon DJI, prouve son indépendance vis-à-vis de l'armée chinoise.

Et maintenant ?

Contacté par nos soins, le Département de la Défense n'a pas souhaité commenter cette affaire. Le procès intenté par DJI s'annonce long et complexe, avec en toile de fond les tensions géopolitiques croissantes entre les États-Unis et la Chine sur les questions de sécurité technologique. Une chose est sûre : l'issue de ce bras de fer judiciaire sera scrutée de près par toute l'industrie du drone et au-delà. Elle pourrait créer un précédent majeur dans les relations entre le gouvernement américain et les entreprises technologiques chinoises.

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