Sanofi négocie avec CD&R pour céder Opella, fabricant du Doliprane
Le géant pharmaceutique français Sanofi se prépare à franchir une étape majeure dans la restructuration de ses activités. Selon les informations rapportées par Le Figaro, le conseil d'administration de Sanofi a entériné ce dimanche l'entrée en négociations exclusives avec le fonds d'investissement américain Clayton, Dubilier & Rice (CD&R) pour lui céder 51% du capital d'Opella, sa filiale spécialisée dans les médicaments sans ordonnance et fabricant notamment du célèbre antidouleur Doliprane.
Cette opération, qui valoriserait Opella autour de 1,2 milliard d'euros, s'accompagnerait de l'entrée au capital de la banque publique d'investissement Bpifrance. Une participation de l'État français destinée à apaiser les craintes suscitées par cette cession partielle, notamment en termes de préservation des emplois dans les usines françaises d'Opella.
Un virage stratégique pour Sanofi
Avec ce projet de cession, Sanofi poursuit sa mue stratégique visant à se recentrer sur ses activités de recherche et développement dans les médicaments innovants et les vaccins. Le groupe cherche ainsi à se désengager progressivement de ses activités jugées moins rentables ou non essentielles, à l'image de sa division de santé grand public dont fait partie Opella.
En s'alliant avec un fonds d'investissement réputé comme CD&R, Sanofi espère donner un nouveau souffle à Opella et lui permettre de se développer de manière plus autonome. Le fonds américain a en effet une solide expérience dans l'accompagnement d'entreprises en transition et pourrait apporter son expertise pour accélérer la croissance d'Opella et renforcer sa position sur le marché très concurrentiel de l'automédication.
L'État français au capital pour rassurer
Malgré ces perspectives de développement, l'annonce des négociations exclusives avec CD&R a fait naître de vives inquiétudes, notamment chez les salariés d'Opella qui craignent des suppressions de postes. Pour tenter de désamorcer ces tensions, le gouvernement français a fait savoir cette semaine qu'il envisageait une entrée au capital d'Opella via Bpifrance.
La participation de l'État est un signal fort envoyé pour garantir la pérennité des emplois et des sites de production d'Opella en France.
Un proche du dossier cité par Le Figaro
Cette initiative, confirmée par les informations du Figaro, se veut donc rassurante pour l'avenir d'Opella et de ses salariés. Elle témoigne de la volonté de l'État de peser dans les choix stratégiques de l'entreprise et de défendre l'emploi industriel dans l'Hexagone.
Les prochaines étapes
Selon Le Figaro, Sanofi devrait officialiser lundi matin son entrée en négociations exclusives avec CD&R, après avoir informé au préalable les représentants du personnel. Les grandes lignes de l'accord, notamment le pourcentage exact de la participation de Bpifrance au capital d'Opella, devraient alors être dévoilées.
Les négociations pourraient durer plusieurs mois avant d'aboutir à la signature d'un accord définitif. D'ici là, les différentes parties devront s'attacher à définir précisément les conditions de cette cession partielle et les modalités de la future gouvernance d'Opella.
La direction de Sanofi aura également à cœur de rassurer les salariés et les partenaires sociaux sur les implications sociales du deal. Un défi de taille pour le groupe pharmaceutique, qui joue avec ce dossier une partie de sa crédibilité et de la confiance des Français.