Groww : De retour en Inde, une startup leader dans sa relocalisation
Imaginez une startup indienne à succès, leader dans son domaine, qui décide soudainement de plier bagage depuis les États-Unis pour revenir s'installer dans son pays d'origine. C'est exactement le pari audacieux que vient de réaliser Groww, une des licornes les plus prometteuses de la tech indienne, spécialisée dans le trading d'actions et les fonds communs de placement. En payant pas moins de 160 millions de dollars de taxe pour changer de domiciliation, Groww envoie un signal fort qui s'inscrit dans un mouvement plus large de relocalisation des startups indiennes.
Le grand retour au bercail des startups indiennes
Groww n'est pas un cas isolé. Selon des sources bien informées, près d'une douzaine de startups indiennes seraient en train de transférer leur siège social des États-Unis ou de Singapour vers l'Inde. Les raisons ? Se mettre en conformité avec les lois indiennes et faciliter une potentielle introduction en bourse dans leur pays d'origine.
Car si les IPO sont en berne aux États-Unis et sur de nombreux marchés développés, l'Inde fait figure d'exception. Rien que sur les neuf premiers mois de 2024, le pays a enregistré près de 70 introductions en bourse, soit déjà le deuxième plus haut niveau jamais atteint sur une année calendaire !
Une meilleure visibilité pour attirer les investisseurs
Au-delà de l'appétit pour les IPO, ce retour des startups au pays s'explique aussi par la perspective d'une meilleure couverture par les analystes financiers, même pour des sociétés valorisées à moins de 2 milliards de dollars. Un atout de taille pour séduire les investisseurs institutionnels.
Il faut dire qu'au cours de la dernière décennie, des centaines de startups indiennes, souvent passées par l'accélérateur américain Y Combinator, avaient fait le choix de s'implanter aux États-Unis. Un exode massif qui semble aujourd'hui s'inverser.
Groww, fer de lance d'un mouvement qui s'accélère
Avec sa relocalisation et la lourde facture fiscale qui l'accompagne, Groww fait donc figure de pionnier. Mais le mouvement devrait rapidement prendre de l'ampleur selon les experts du secteur. D'autres success stories de la tech indienne comme Meesho (e-commerce) ou Unacademy (edtech) envisageraient de suivre le même chemin.
En payant 160 millions de dollars de taxe pour revenir en Inde, Groww montre l'exemple et ouvre la voie à d'autres startups. C'est le début d'un grand mouvement de relocalisation qui va redessiner le paysage tech indien.
– Arun Kumar, analyste chez Bernstein
Au final, ce retour aux sources des pépites tech s'annonce gagnant sur tous les plans : une mise en conformité juridique et fiscale, de meilleures perspectives de financement et d'IPO, ainsi qu'un ancrage renforcé dans l'écosystème bouillonnant des startups indiennes. Nul doute que d'autres licornes emboîteront bientôt le pas à Groww dans ce grand mouvement de relocalisation, qui pourrait bien faire de l'Inde la nouvelle terre promise des startups.
