20 Milliards pour Décarboner l’Industrie du Verre d’ici 2050
L'industrie européenne du verre est en pleine mutation. Avec pour objectif d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2050, les acteurs du secteur multiplient les initiatives pour décarboner leur production. Un véritable défi technologique et économique qui nécessitera des investissements colossaux, estimés à plus de 20 milliards d'euros sur les 25 prochaines années.
Le verre, un matériau essentiel de l'économie européenne
Avant d'entrer dans le vif du sujet, rappelons l'importance stratégique de l'industrie du verre en Europe. Avec 162 usines réparties sur le continent, ce secteur soutient directement et indirectement pas moins de 125 000 emplois. Les contenants en verre sont utilisés dans de nombreux domaines clés comme la pharmacie, l'agroalimentaire, les boissons, la parfumerie ou encore les cosmétiques.
En 2022, plus de 140 milliards d'euros d'exportations européennes étaient conditionnées dans des emballages en verre. Près de 45 000 entreprises manufacturières, dont 98% de PME, dépendent de ces contenants pour leurs produits. Le verre joue donc un rôle primordial dans le dynamisme économique du Vieux Continent.
80% des émissions directes proviennent de la combustion du gaz
Mais cette industrie est aussi très énergivore. Selon un rapport de la Fédération Européenne des Industries du Verre (FEVE), 80% des émissions directes du secteur proviennent de la combustion du gaz naturel dans les fours de production. Pour atteindre ses objectifs de décarbonation, la transition vers des sources d'énergie bas carbone est donc une priorité absolue.
Plus de 90% des producteurs de verre européens se sont d'ailleurs engagés dans l'initiative "Science Based Targets" qui vise à aligner les stratégies climatiques des entreprises avec les recommandations scientifiques pour limiter le réchauffement à 1,5°C. Mais pour y parvenir, l'industrie aura besoin d'un soutien accru de l'Union Européenne, notamment via de nouveaux instruments financiers.
Moderniser les fours, un enjeu technologique majeur
Au cœur de cette transition se trouve la question de la modernisation des fours. Ces équipements, qui ont une durée de vie de 10 à 15 ans, doivent être progressivement remplacés par des technologies compatibles avec une production bas carbone. Un défi de taille quand on sait que le taux de remplacement actuel est estimé entre 7 et 10% par an seulement.
Pour accélérer le mouvement, l'industrie investit déjà plus de 600 millions d'euros chaque année dans l'innovation et la décarbonation. Mais selon les projections de la FEVE, il faudra mobiliser près de 20 milliards supplémentaires d'ici 2050 pour atteindre la neutralité. Un effort considérable qui ne pourra se faire sans l'appui des pouvoirs publics.
Le verre, un matériau d'avenir écologique et recyclable
Malgré ces défis, le verre reste un matériau d'emballage de choix pour construire un futur durable. Permanent et recyclable à l'infini, il s'inscrit parfaitement dans une logique d'économie circulaire. Avec un taux de collecte de 80,2% en Europe en 2022, le verre est d'ailleurs l'un des champions du recyclage sur le Vieux Continent.
L'industrie appelle donc ses clients à poursuivre leur confiance en ce matériau écologique et à les accompagner dans cette transformation vers un avenir durable.
FEVE
La transition de l'industrie européenne du verre vers la neutralité carbone est un chantier aussi ambitieux que nécessaire. En mobilisant des investissements massifs et en s'appuyant sur l'innovation technologique, le secteur entend bien réussir sa mue pour continuer à fournir un matériau écologique et performant au service de l'économie de demain.