Lyft écope d’une amende de 2.1 millions pour publicité mensongère
Lyft, l'un des deux géants mondiaux du VTC, vient d'écoper d'une amende salée de la part de la Federal Trade Commission (FTC) aux États-Unis. La célèbre plateforme est accusée d'avoir trompé ses chauffeurs sur leurs revenus potentiels entre 2021 et 2022. Un coup dur pour l'image de l'entreprise, déjà fragilisée par une concurrence féroce.
Des promesses de revenus gonflés pour attirer les chauffeurs
Selon la plainte déposée par la FTC, Lyft a systématiquement exagéré les revenus qu'elle promettait à ses chauffeurs dans ses publicités de recrutement en 2021 et 2022. À Los Angeles par exemple, la compagnie laissait miroiter des revenus allant jusqu'à 43$ de l'heure. Mais en réalité, ce chiffre ne représentait pas le revenu moyen, mais celui des 20% de chauffeurs les mieux payés. La différence avec la réalité pouvait atteindre 30% !
Lyft prétendait que les chauffeurs du New Jersey pouvaient gagner jusqu'à 34$ de l'heure, alors que selon ses propres calculs le revenu médian était de seulement 25$ de l'heure.
– Extrait de la plainte de la FTC
Les pourboires exclus, les promotions trompeuses
Pire encore, les taux horaires affichés incluaient les pourboires versés par les clients, tout en laissant croire qu'il s'agissait d'un revenu de base. En excluant les pourboires, le taux effectif était probablement inférieur de 5 à 10$ à celui affiché.
Lyft a également fait des promesses trompeuses concernant les promotions et les incitations, selon la FTC :
Par exemple, une promotion garantissait aux conducteurs qu'ils gagneraient 975$ s'ils effectuaient 45 courses en un week-end. Mais les petits caractères précisaient que les chauffeurs ne toucheraient que la différence entre leurs gains réels et le montant garanti affiché par Lyft.
– Federal Trade Commission
Lyft avertie dès 2021, mais n'a rien changé
La FTC souligne que Lyft compte une proportion importante de chauffeurs dont l'anglais n'est pas la langue maternelle, ce qui les rend plus vulnérables à ce type de publicité trompeuse.
Dès octobre 2021, le régulateur avait averti Lyft que ses pratiques étaient illégales et devaient cesser. Mais la compagnie a continué, s'exposant à cette sanction.
2.1 millions, une amende symbolique ?
Si les 2.1 millions de dollars d'amende peuvent paraître élevés, ils ne représentent qu'une goutte d'eau pour un géant comme Lyft. La compagnie a déjà dû revoir ses promesses de revenus suite à l'intervention de la FTC :
- Les pourboires ne peuvent plus être inclus dans les estimations de revenus horaires
- Les promotions type "revenu garanti" doivent être expliquées plus clairement
Deux membres de la FTC se sont d'ailleurs opposés à la décision, estimant que le montant de l'amende était dérisoire pour une entreprise comme Lyft. Ils dénoncent un accord à l'amiable qui permet à la plateforme de « payer la Commission pour qu'elle s'en aille ».
Cette sanction ternit un peu plus l'image de Lyft, déjà écornée par de multiples polémiques ces dernières années (conditions de travail des chauffeurs, sécurité des passagers...). Alors que la concurrence fait rage dans le secteur du VTC, avec un Uber toujours dominant, la plateforme va devoir redoubler d'efforts pour regagner la confiance du public et des autorités.