Open Banking au Canada : les FinTechs face à des discours « zombie »

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octobre 30, 2024

Open Banking au Canada : les FinTechs face à des discours « zombie »

Alors que les États-Unis ont franchi un pas de plus vers la mise en place d'un système bancaire ouvert, les entreprises FinTech canadiennes continuent de se heurter à des résistances concernant un système canadien en projet depuis des années. Retour sur les derniers développements et les enjeux pour l'innovation financière au Canada.

Les États-Unis avancent, le Canada temporise

Le 22 octobre, le Consumer Financial Protection Bureau a finalisé les règles pour un système bancaire ouvert aux États-Unis. Une annonce bienvenue pour les FinTechs américaines, mais pour certaines entreprises canadiennes, un cruel rappel que le gouvernement fédéral continue de traîner des pieds pour mettre en œuvre le cadre promis.

Plusieurs leaders FinTech au Canada ont exprimé leur mécontentement face à l'infrastructure bancaire actuelle, qui repose largement sur le screen-scraping pour partager les informations financières des consommateurs des comptes bancaires vers des plateformes tierces. Une législation sur l'open banking formaliserait un moyen sécurisé pour les clients de consentir au partage de leurs informations bancaires via une API. Elle obligerait également les banques canadiennes à partager gratuitement ces informations à la demande des clients.

En avril, dans le cadre du budget 2024, le gouvernement canadien a dévoilé la dernière étape d'un processus entamé en 2018 : l'engagement à faire avancer un Cadre Bancaire Axé sur le Consommateur. Les consultations publiques pour ce cadre, supervisées par l'Agence de la Consommation en Matière Financière du Canada (ACFC), se sont terminées en septembre. Cependant, aucune date n'a encore été annoncée pour une législation future. Et Paiements Canada a indiqué à BetaKit que les tests industriels pour le système de paiement en temps réel, autre composante importante de la modernisation bancaire, ne commenceraient qu'en 2026.

Arrêtons la peur et mettons-nous au travail pour mettre en place un système.

Andrew Graham, CEO de Borrowell

Les FinTechs montent au créneau

Les startups FinTech, en particulier celles qui servent les petites et moyennes entreprises (PME), renouvellent leurs appels à une législation sur l'open banking. Et le discours du secteur bancaire traditionnel ne fait qu'attiser le feu.

Un article d'opinion de John Turley-Ewart, publié récemment dans le Globe and Mail, arguait que le retard de l'open banking au Canada est en partie dû à la stabilité de longue date du système bancaire canadien. L'argument principal étant qu'une plus grande part de marché des grandes institutions financières a conduit à plus de stabilité, que l'open banking pourrait perturber en augmentant la concurrence avec de plus petits acteurs.

L'article a suscité une vive réaction des leaders FinTech. Andrew Graham, co-fondateur et CEO de Borrowell, a qualifié l'argument d'idée zombie dans un post LinkedIn. Le reste du monde a avancé sur l'open banking, jusqu'à présent sans faillites bancaires ni apocalypses zombie, a-t-il écrit. Arrêtons la peur et mettons-nous au travail pour mettre en place un système qui rendra les services bancaires plus sûrs et la vie moins chère et plus facile pour les consommateurs.

Rob Khazzam, CEO de Float, s'est également exprimé sur la façon dont les règles d'open banking augmenteraient l'innovation par la concurrence et la portabilité des données. C'est cette position anticoncurrentielle qui a imposé aux Canadiens non seulement certains des prix les plus élevés du G20 pour les services bancaires, mais aussi pour les télécoms et l'épicerie, a-t-il déclaré à BetaKit. Cela limite les choix et le progrès. Le Canada mérite des solutions financières qui ne servent pas seulement les intérêts établis mais permettent aux entreprises et aux consommateurs de prospérer dans un marché plus équitable et dynamique.

Quid de la protection des consommateurs ?

Malgré des perspectives divergentes sur l'open banking, un point d'accord semble être que le très attendu cadre arrivera plus tard qu'en 2025. Il reste encore à approuver les destinataires des données des consommateurs et à mettre en place le transfert sécurisé des données via API.

Pour Alexander Vronces, directeur exécutif de Fintechs Canada, ces étapes réglementaires sont prises dans l'intérêt de la protection des consommateurs. Si autre chose était en tête, notre chien de garde de la protection des consommateurs en matière financière n'aurait pas été choisi comme régulateur et la prémisse du gouvernement pour examiner les mérites de l'open banking n'aurait pas été d'éliminer le screen-scraping, a-t-il déclaré.

Cependant, certains mouvements sur ce front ont également suscité la controverse. The Logic a rapporté la semaine dernière que le gouvernement pilote un programme appelé Cor.Connect via Symcor, une entreprise technologique codétenue par RBC, BMO et TD. Ce programme permettrait la connectivité des données entre les banques et les FinTechs, mais on ne sait pas si Symcor pourrait facturer l'accès à ces informations aux FinTechs.

Les PME sous pression

Selon Rob Khazzam de Float, l'un des principaux bénéficiaires de l'open banking ne sont pas les consommateurs mais les petites entreprises. Float, qui propose des cartes d'entreprise et des rapports de dépenses, a publié une enquête brossant un sombre portrait des infrastructures financières pour les PME. Beaucoup luttent avec la gestion de leurs finances, notamment en raison des délais de paiement et de technologies inadéquates.

Une PME sur quatre déclare avoir des processus ou systèmes financiers inefficaces, et la moitié d'entre elles admettent passer jusqu'à 40 heures par mois sur des services liés aux paiements. 65% des PME qui subissent de longs délais de traitement des transactions financières ont également des problèmes de trésorerie.

L'open banking, selon Khazzam, rendrait le traitement des paiements et l'accès au capital plus efficaces et permettrait aux petites PME de se concentrer sur l'innovation. Il a noté que le rapport a révélé un taux d'échec de 60% pour les PME établies au cours des 5 dernières années.

Je pense que nous devons avoir des standards plus élevés. Le gouvernement et toutes les parties prenantes doivent se demander : "Qu'est-ce qui prend autant de temps ?"

Rob Khazzam, CEO de Float

Selon Khazzam, le retard de l'open banking est une force de plus qui pèse sur les PME et dissuade l'entrepreneuriat, en plus de la proposition de hausse de l'impôt sur les gains en capital et de l'écart de productivité. Je pense que nous devons avoir des standards plus élevés. Le gouvernement et toutes les parties prenantes doivent se demander : "Qu'est-ce qui prend autant de temps ?"

Alors que le débat se poursuit, une chose est claire : l'open banking au Canada se fait attendre, au détriment de l'innovation financière et de la compétitivité des entreprises canadiennes. Les FinTechs continueront à faire pression, mais la balle est dans le camp du gouvernement pour faire avancer les choses. Le temps presse.

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