L’Europe clôture en nette baisse sur fond de résultats décevants
Les marchés boursiers européens ont terminé la séance de jeudi dans le rouge, pénalisés par une série de résultats d'entreprises en-deçà des attentes ainsi que par les incertitudes persistantes sur le front de l'inflation et de la politique américaine. Malgré quelques signes encourageants du côté des indicateurs macroéconomiques, l'humeur des investisseurs reste assombrie par les perspectives mitigées.
Des résultats d'entreprises qui déçoivent
Cette saison des résultats trimestriels s'avère pour l'instant décevante en Europe, de nombreuses sociétés publiant des chiffres inférieurs aux prévisions des analystes. Des poids lourds comme TotalEnergies, BNP Paribas ou Anheuser-Busch InBev ont vu leur cours de Bourse chuter après avoir manqué le consensus, entraînant dans leur sillage la plupart des indices sectoriels.
La tech n'est pas épargnée, comme l'illustrent les avertissements de Meta (Facebook) concernant l'envolée des dépenses dans l'intelligence artificielle, qui pèsent sur le Nasdaq outre-Atlantique. Selon Daniela Hathorn, analyste chez Capital.com :
Les résultats étaient un peu décevants pour les investisseurs et ça s'est traduit par une faiblesse dans le Nasdaq, accentuant la faiblesse du sentiment dans le Stoxx 600.
Daniela Hathorn, Capital.com
L'inflation fait de la résistance
Malgré un certain ralentissement ces derniers mois, l'inflation reste un sujet de préoccupation majeur pour les marchés. Les derniers chiffres publiés ce jeudi ont montré une résurgence des pressions sur les prix dans la zone euro, avec un taux annuel remonté à 2% en octobre selon l'estimation préliminaire d'Eurostat. Cela complique la tâche de la Banque centrale européenne qui pourrait être contrainte de continuer à relever ses taux directeurs dans les mois à venir.
Par ailleurs, les ventes au détail en Allemagne ont augmenté de manière inattendue en septembre, tout comme les dépenses des ménages américains. Des signaux positifs mais qui pourraient paradoxalement nourrir l'inflation si la demande reste soutenue face à une offre contrainte.
L'élection présidentielle américaine inquiète
À quelques jours d'un scrutin présidentiel américain ultraserré, les investisseurs s'inquiètent d'un éventuel regain de tensions commerciales en cas de victoire de Donald Trump. Quoique donnée perdante dans les sondages face à Kamala Harris, le milliardaire républicain garde une chance de l'emporter selon les marchés et pourrait être tenté de relancer la guerre tarifaire avec l'Europe et la Chine.
Trump menace de nombreux droits de douane - à voir ce que cela voudra dire pour le commerce international. Nous allons probablement assister à une baisse de la productivité dans beaucoup d'entreprises qui sont exposées aux États-Unis, donc les investisseurs sont inquiets.
Daniela Hathorn
Autant d'incertitudes qui ont donc eu raison de l'optimisme des marchés ce jeudi. À la clôture, le CAC 40 parisien a abandonné 1,05%, le Dax allemand 1,03% et le FTSE 100 britannique 0,61%. L'indice européen de référence EuroStoxx 50 a lui lâché 1,34%. Les prochaines séances s'annoncent cruciales avec notamment la suite des publications de résultats et de nouveaux indicateurs économiques de part et d'autre de l'Atlantique.