Théorie fascinante sur les origines du baiser préhistorique

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novembre 2, 2024

Théorie fascinante sur les origines du baiser préhistorique

Le baiser, qu'il soit romantique, familial, amical ou formel, est un geste quasi-universel chez l'être humain. Pourtant, ses origines et son évolution au fil des millénaires d'existence de l'humanité restent un sujet de débat passionné parmi les historiens et les anthropologues. Une nouvelle théorie audacieuse vient aujourd'hui bousculer nos certitudes : et si le baiser trouvait sa source dans les comportements de nos lointains ancêtres primates, remontant ainsi à des millions d'années ?

Une hypothèse révolutionnaire : le "dernier baiser de l'épouilleur"

Adriano R. Lameira, primatologue reconverti en psychologue évolutionniste à l'Université de Warwick, avance une hypothèse novatrice baptisée le "dernier baiser de l'épouilleur". Selon lui, le baiser trouverait ses racines dans les comportements de liaison sociale de nos ancêtres primates, qui pratiquaient un épouillage mutuel rappelant un contact lèvres-peau. Cette interaction servait non seulement à éliminer les parasites, mais aussi à renforcer les liens au sein d'une communauté à la dynamique sociale complexe.

Au fil de l'évolution divergente de l'Homo sapiens et des grands singes, suivant des chemins distincts depuis leur ancêtre commun, ce comportement d'épouillage chez l'humain s'est progressivement réduit, jusqu'à ce qu'une seule caractéristique de cette interaction sociale, le baiser, subsiste.

Les grands singes, miroirs vivants de nos ancêtres hominidés

Pour Lameira, comprendre l'évolution du baiser passe par l'étude de la biologie et du comportement des grands singes, véritables reflets vivants des hominidés dont nous descendons :

Parmi les primates terrestres non-humains, y compris les grands singes, le signal dominant et le plus répandu de liaison sociale est l'épouillage.

– Adriano R. Lameira

Selon l'hypothèse du "dernier baiser de l'épouilleur", le baiser mutuel bouche-à-bouche aurait émergé et découlé de contextes sociaux où les singes ancestraux s'épouillaient mutuellement et simultanément, bien que ce type d'épouillage soit rare chez les grands singes actuels comparé à l'épouillage à sens unique.

Perte de pilosité et développement du langage, facteurs d'évolution du baiser

La mécanique du baiser, consistant à presser ses lèvres contre une surface et à appliquer une légère succion, s'apparente à la technique utilisée par les primates terrestres pour débarrasser leurs congénères de parasites. Mais avec la perte progressive de la pilosité au cours de l'évolution humaine, ce toilettage intensif serait devenu superflu, bien que son rôle de mécanisme de liaison ait perduré.

Parallèlement, le développement de la communication vocale chez l'humain aurait permis des échanges plus directs entre individus, rendant potentiellement moins crucial un rituel élaboré de "baiser" pour la cohésion sociale. Une hypothèse cependant encore débattue par les chercheurs.

Le baiser, un vestige de l'épouillage social ancestral ?

Si les différentes écoles de pensée s'accordent sur le fait que la fonction sociale de l'épouillage a été remplacée par une palette de comportements disparates, Lameira soulève une question inédite : et si une forme vestigiale de toilettage avait persisté, conservant tout ou partie des fonctions sociales ancestrales ?

Une étude de 2023 a mis en évidence l'existence du baiser bouche-à-bouche dans la Mésopotamie antique vers 2500 avant notre ère, mais ses origines demeurent largement théoriques, tant il est difficile d'évaluer de nombreux comportements anciens, humains comme non-humains.

La théorie d'Adriano R. Lameira, publiée dans la revue Evolutionary Anthropology, ouvre ainsi un nouveau chapitre passionnant dans notre compréhension de l'évolution du baiser, ce geste si profondément humain et pourtant potentiellement hérité de nos plus lointains ancêtres sur l'arbre de la vie. Un héritage qui illumine d'un jour nouveau ce moment d'intimité partagée, témoin silencieux des millions d'années qui nous contemplent à chaque étreinte.

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