Le Télétravail, Allié Inattendu du Bien-Être des Salariés
Dans un contexte où le télétravail s'est largement démocratisé, se pose la question de son impact sur la santé et le bien-être des salariés. Une récente étude de la Dares, l'organisme statistique du ministère du Travail, apporte un éclairage nouveau et plutôt positif sur le sujet. Menée en 2023 auprès de plus de 20 000 salariés, elle révèle que les télétravailleurs sont globalement en meilleure santé que les non-télétravailleurs.
Le télétravail, un facteur de bien-être pour les salariés
Selon l'étude, 31% des salariés en télétravail déclarent que leur état de santé est altéré, contre 37% de ceux qui n'y ont pas recours alors qu'ils le pourraient. Cet écart persiste même en tenant compte des différences de profils entre les deux populations, comme la catégorie socioprofessionnelle.
Plusieurs indicateurs attestent de ce meilleur état de santé des télétravailleurs :
- Ils présentent moins souvent un risque élevé de dépression.
- Ils sont moins affectés par des maladies chroniques.
- Ils ressentent moins fréquemment des douleurs ou des troubles du sommeil.
Des conditions de travail plus favorables
Pour les auteurs de l'étude, cette meilleure santé des télétravailleurs s'explique avant tout par leurs conditions de travail plus favorables. Ils disposent notamment de plus d'autonomie dans la gestion de leur temps et s'interrompent moins souvent pour effectuer des tâches imprévues. Ils travaillent également moins sous pression.
Les télétravailleurs ont globalement de meilleures conditions de travail. Or, on sait que le travail peut influer sur la santé donc nous établissons ce lien.
Mikael Beatriz, co-auteur de l'étude
Un meilleur équilibre vie pro-vie perso
Le télétravail semble aussi avoir des répercussions positives sur la vie personnelle et familiale des salariés. Seuls 19% des télétravailleurs en couple reçoivent des plaintes de leurs proches concernant leurs horaires de travail, contre 24% des non-télétravailleurs.
Malgré une frontière plus ténue entre sphères professionnelle et privée, le travail à distance apparaît comme un facteur modérateur du risque de conflits intrafamiliaux. Un constat plutôt contre-intuitif qui mériterait d'être approfondi.
Des points de vigilance à ne pas négliger
L'étude montre néanmoins que le télétravail n'est pas exempt de risques pour la santé des salariés. Il peut notamment renforcer l'isolement social et réduire les interactions avec les collègues, qu'elles soient formelles ou informelles.
Une précédente étude de la Dares réalisée en 2021 avait aussi mis en lumière des durées de travail plus longues, des douleurs et des troubles du sommeil chez certains télétravailleurs. Des écueils qui semblent s'être atténués avec une pratique plus mature et mieux encadrée du télétravail.
Trouver le bon équilibre
Car il ne faut pas oublier que le télétravail est encore une pratique récente pour beaucoup d'entreprises et de salariés. Si la crise sanitaire a accéléré son déploiement, les modalités optimales restent à inventer au cas par cas.
Selon l'étude, 60% des télétravailleurs souhaitent travailler à distance entre 2 et 4 jours par semaine. Un rythme qui semble offrir le meilleur compromis entre les bénéfices du télétravail en termes d'autonomie et de flexibilité, et la préservation du lien social et des synergies d'équipe.
En tout état de cause, cette étude démontre que le télétravail, lorsqu'il est bien conçu et régulé, peut être un levier puissant de qualité de vie et de bien-être au travail. Un enseignement précieux à l'heure où de plus en plus d'organisations s'interrogent sur les nouvelles façons de travailler.