Wall Street et l’Europe en hausse avant la Fed

Les grands indices boursiers mondiaux affichent une belle dynamique en ce jeudi matin, à quelques heures des très attendues décisions de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed). Après une série de records à Wall Street hier, les places européennes ont pris le relais et évoluent dans le vert à la mi-journée. Cette effervescence est alimentée par un regain d'optimisme des investisseurs suite à la victoire de Donald Trump.

Des secteurs technologiques et des matières premières en vedette

Dans ce contexte porteur, certains secteurs tirent particulièrement leur épingle du jeu. C'est le cas des valeurs technologiques, emmenées par les semi-conducteurs. Le fabricant Qualcomm voit par exemple son titre bondir de près de 7% en préouverture de Wall Street, porté par des prévisions très favorables pour le trimestre en cours.

Autre compartiment en vue : celui des ressources de base, qui profite d'un net rebond des cours des métaux. Le géant de la sidérurgie Arcelormittal grimpe ainsi de plus de 6% à Paris, après avoir présenté des résultats trimestriels supérieurs aux attentes.

Des indicateurs au beau fixe

Au-delà de la microéconomie, le sentiment des investisseurs est soutenu par des indicateurs macroéconomiques au vert. L'indice VIX, baromètre de la volatilité aussi appelé "indice de la peur", évolue sur ses plus bas niveaux depuis 6 semaines, signe de la confiance des opérateurs.

Quel que soit l'endroit où l'on regarde, on voit le reflet des résultats électoraux sur les marchés.

Paul Christopher, Wells Fargo

Les cambistes ne sont pas en reste, avec un billet vert qui a atteint un plus haut de 4 mois face à un panier de devises. Les promesses de baisses d'impôts et de dérégulation de Donald Trump sont perçues comme un soutien à l'activité et aux bénéfices des entreprises.

Quelques déceptions dans les publications

Si l'ambiance est globalement à la fête sur les marchés actions, quelques sociétés font grise mine après leurs publications trimestrielles. C'est le cas du poids lourd français Air France-KLM qui chute de plus de 11%. Son résultat d'exploitation est ressorti inférieur aux attentes, plombé par des effets de change défavorables et des surcapacités dans le secteur aérien.

Dans une moindre mesure, le spécialiste des technologies de centres d'appels Teleperformance cède près de 3%, sanctionné pour des performances jugées décevantes sur le trimestre écoulé, malgré une révision à la hausse de ses objectifs annuels.

La Fed en ligne de mire

L'événement majeur de cette séance boursière sera sans conteste le verdict monétaire de la Fed en début de soirée. Si une baisse des taux directeurs de 25 points de base est largement anticipée par le marché, les investisseurs seront très attentifs aux commentaires de l'institution sur ses intentions futures. Beaucoup parient sur un discours accommodant, au vu de la fragilité de la reprise économique et des incertitudes politiques.

Certains spécialistes estiment toutefois que l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, et ses promesses de relance budgétaire, pourraient inciter la Fed à ralentir son rythme de baisse des taux dans les mois à venir. De quoi raviver la nervosité sur des marchés actions qui ont beaucoup progressé ces derniers temps...

Outre la Fed, les opérateurs de marché garderont un oeil sur l'évolution de la situation politique en Allemagne. Le début d'une crise au sein de la coalition au pouvoir fait craindre des élections anticipées, comme en témoigne la nette remontée des taux de la dette allemande ce matin.

En bref

• Les indices boursiers mondiaux évoluent dans le vert, portés par la victoire de Trump et l'attentisme avant la Fed.
• Les secteurs technologiques et des matières premières surperforment grâce à des publications favorables.
• Déceptions pour Air France-KLM et Teleperformance après leurs trimestriels.
• Les investisseurs scruteront les annonces de la Fed en soirée.
• La crise politique en Allemagne ravive quelques inquiétudes.

Nul doute que cette journée boursière s'annonce riche en émotions et en enseignements, dans un contexte économique et géopolitique particulièrement évolutif. Les prochaines séances permettront de voir si l'optimisme actuel des investisseurs est durable ou seulement un feu de paille. Une chose est sûre : les banquiers centraux, et en premier lieu ceux de la Fed, auront un rôle crucial à jouer pour rassurer et aiguiller des marchés financiers en quête de repères.