Tako, la fintech brésilienne qui révolutionne la paie
Imaginez un instant être le responsable RH d'une entreprise au Brésil. Chaque mois, c'est la même galère : jongler avec une réglementation en constante évolution, composer avec les exigences des 10 000 syndicats que compte le pays, vérifier et revérifier les données de paie dans l'obscurité la plus totale… Un véritable cauchemar ! C'est ce défi de taille que s'est lancé Tako, une jeune fintech basée à São Paulo, bien décidée à révolutionner la gestion de la paie grâce à l'intelligence artificielle.
Tako, le poulpe brésilien qui veut simplifier la paie
C'est en quittant DogHero, le "Airbnb des chiens" qu'il avait co-fondé, que Fernando Gadotti a eu l'idée de Tako. Confronté en tant que CEO aux affres de la paie brésilienne, il a décidé d'en faire son nouveau cheval de bataille :
« Chaque mois, la paie était un véritable calvaire. Des heures à vérifier les données dans le noir. Au fur et à mesure que l'entreprise grandissait, j'ai réalisé que ce problème n'était pas seulement gênant, il freinait carrément notre croissance. »
Fernando Gadotti, CEO et fondateur de Tako
Le pari de Tako ? Mettre la puissance de l'IA au service des RH pour automatiser des tâches chronophages comme l'intégration des nouveaux employés et le calcul de la paie.
Une IA pour dompter les lois sociales
L'atout maître de Tako face aux mastodontes comme ADP, c'est son ancrage 100% brésilien et sa capacité à suivre le rythme infernal des évolutions réglementaires :
- Un modèle de langage alimenté par les lois et conventions collectives
- Une mise à jour du code en temps réel
- Une supervision humaine pour garantir la conformité
L'objectif ? Décharger les RH des tâches à faible valeur ajoutée pour qu'ils puissent se concentrer sur l'essentiel : l'humain.
13 millions de dollars pour changer la donne
Cette approche novatrice a séduit les investisseurs. Pour son premier tour de table, Tako a levé la bagatelle de 13,2 millions de dollars, menée par deux pointures de la Silicon Valley : Ribbit Capital et Andreessen Horowitz.
De quoi voir venir pour cette jeune pousse qui vise dans un premier temps les PME des services entre 100 et 500 salariés, avant d'étendre son empire à d'autres secteurs.
Un poulpe aux mille tentacules
Car l'ambition de Tako - qui signifie "poulpe" en japonais - est d'être le système nerveux central des données RH, avec des tentacules dans de multiples domaines :
- Versement des salaires en temps réel
- Gestion des avantages sociaux
- Analytique RH avancée
Avec une telle roadmap, nul doute que l'on n'a pas fini d'entendre parler de ce poulpe des RH version auriverde. En attendant, une chose est sûre : le défi de la paie "à la brésilienne" a trouvé un sérieux prétendant. Et ça, c'est déjà une petite révolution en soi.