La BCE opte pour une baisse de taux progressive et mesurée
Dans un contexte économique délicat pour la zone euro, la Banque centrale européenne semble déterminée à poursuivre son approche mesurée et patiente en matière de politique monétaire. C'est en tout cas ce qu'a laissé entendre Christodoulos Patsalides, le gouverneur de la Banque centrale de Chypre, lors d'une récente conférence.
Une croissance anémique qui appelle à la prudence
Depuis plusieurs mois, la croissance économique de la zone euro peine à retrouver un rythme soutenu. Face à cette situation, la BCE a déjà procédé à trois baisses de ses taux directeurs depuis le début de l'année, ramenant notamment son taux de dépôt à 3,25% en octobre dernier. Une décision motivée par les progrès réalisés sur le front de l'inflation.
Néanmoins, le chemin vers une normalisation des conditions monétaires s'annonce encore long et semé d'embûches. C'est pourquoi M. Patsalides insiste sur la nécessité d'une approche "graduelle et basée sur les données" dans les prochains ajustements de taux.
Si les données entrantes et les nouvelles projections de décembre confirment notre scénario de base, il serait possible de continuer à abaisser les taux à un rythme et à un niveau réguliers.
Christodoulos Patsalides, gouverneur de la Banque centrale de Chypre
Des projections économiques déterminantes
La prochaine réunion du Conseil des gouverneurs de la BCE, prévue le 12 décembre, sera donc scrutée avec attention. Les nouvelles projections macroéconomiques des équipes de l'institution seront essentielles pour guider ses prochaines décisions.
Si ces prévisions confirment la trajectoire anticipée par la BCE, avec une inflation en voie de stabilisation et une croissance toujours fragile, une nouvelle baisse des taux directeurs pourrait intervenir. Certains économistes tablent ainsi sur une diminution du taux de dépôt à 3% à l'issue de cette réunion.
Patience et réactivité
En attendant, la BCE devra faire preuve à la fois de patience et de réactivité. Patience, car le retour à une croissance plus dynamique et une inflation proche de sa cible prendra du temps. Mais aussi réactivité, afin d'ajuster au mieux sa politique monétaire en fonction des évolutions conjoncturelles.
Un équilibre subtil, que l'institution de Francfort va devoir s'efforcer de maintenir dans les mois à venir, tout en composant avec les incertitudes d'un environnement économique et géopolitique particulièrement instable. Un défi de taille, qui testera une fois de plus la crédibilité et l'agilité de la BCE.