L’IA propose quatre pistes pour mettre fin à la pollution plastique
Face à l'ampleur de la pollution plastique dans le monde, les scientifiques explorent de nouvelles pistes pour tenter d'endiguer ce fléau environnemental majeur. Et si l'intelligence artificielle pouvait nous apporter des solutions innovantes et efficaces ? C'est ce que semble indiquer une étude fascinante publiée le 21 novembre dans la prestigieuse revue Science par une équipe de chercheurs de l'Université de Californie.
L'IA identifie quatre leviers d'action prioritaires
En appliquant la méthode de Monte-Carlo, les scientifiques ont demandé à une intelligence artificielle d'analyser le problème de la pollution plastique et de proposer des pistes de solutions. Verdict ? Selon l'IA, quatre mesures clés pourraient permettre de réduire de 91% la quantité de déchets plastiques mal gérés chaque année, la faisant passer à 11 millions de tonnes d'ici 2050 :
- Investir massivement dans les infrastructures de gestion des déchets
- Plafonner la production de plastique aux niveaux de 2020
- Imposer des mesures financières comme une taxe sur les emballages
- Rendre obligatoire un taux minimal de 40% de plastique recyclé dans les nouveaux produits
Pour Neil Nathan, qui a dirigé ces travaux, ces quatre pistes « ne sont en aucun cas la panacée », mais « appliquées simultanément », elles pourraient avoir un impact significatif. Les déchets dits « mal gérés » incluent tous les plastiques qui ne sont ni incinérés, ni mis en décharge, ni recyclés. Ce sont eux qui ont le plus de risques de se retrouver dans l'environnement et de polluer les rivières et les océans.
Un traité international en cours de négociation
Cette étude tombe à point nommé alors que 175 pays sont réunis à Busan en Corée du Sud, du 25 novembre au 1er décembre, pour négocier un traité international juridiquement contraignant sur la pollution plastique sous l'égide de l'ONU. Il s'agit du cinquième et dernier round de négociations avant l'adoption espérée du texte.
« Nous espérons que nos résultats pourront éclairer les discussions et aider les décideurs à identifier les mesures les plus efficaces à inclure dans ce futur traité. »
Neil Nathan, auteur principal de l'étude
Si elle ne prétend pas détenir toutes les réponses, cette étude montre en tout cas que l'intelligence artificielle peut être un outil précieux pour nous aider à relever le défi titanesque de la pollution plastique mondiale. En croisant des quantités massives de données et en explorant de manière systématique une multitude de scénarios, l'IA est capable d'identifier des leviers d'action prioritaires là où l'humain peine à démêler la complexité du problème.
Des pistes à affiner et mettre en œuvre
Bien sûr, les quatre pistes identifiées par l'IA devront encore être affinées, discutées et surtout mises en œuvre de manière coordonnée au niveau mondial pour espérer inverser la tendance. Cela demandera une volonté politique forte et une coopération internationale sans précédent. Mais cette étude a le mérite d'ouvrir de nouvelles perspectives et de montrer que des solutions existent, pour peu qu'on s'en donne les moyens.
Face à l'urgence de la situation, il est plus que temps de passer à l'action. Chaque minute, ce sont l'équivalent d'un camion benne rempli de plastiques qui se déverse dans nos océans. Un chiffre vertigineux qui doit nous faire prendre conscience de l'ampleur du désastre en cours. Et si l'intelligence artificielle pouvait nous aider à y mettre fin plus rapidement ?