Le Recyclage Chimique, une Avancée Majeure d’ExxonMobil
Face à l'urgence environnementale liée aux déchets plastiques, les industriels redoublent d'efforts pour développer des solutions innovantes. Le géant pétrolier américain ExxonMobil fait figure de pionnier en la matière, avec des investissements massifs dans le recyclage chimique. Zoom sur une technologie d'avenir qui pourrait bien révolutionner notre façon de traiter les déchets.
200 millions de dollars pour booster le recyclage chimique
ExxonMobil vient d'annoncer un investissement conséquent de 200 millions de dollars pour augmenter ses capacités de recyclage chimique sur ses sites de Baytown et de Beaumont, au Texas. L'objectif ? Pouvoir traiter environ 230 000 tonnes de déchets plastiques par an d'ici 2026, contre 30 000 tonnes actuellement. Un bond en avant considérable.
Cette montée en puissance s'inscrit dans une stratégie globale du groupe, qui multiplie les projets de recyclage chimique dans ses usines en Amérique du Nord, en Europe et en Asie. ExxonMobil ambitionne ainsi d'atteindre une capacité mondiale de traitement de 450 000 tonnes annuelles à l'horizon 2027.
La pyrolyse Exxtend, une technologie unique et performante
Pour réaliser cette prouesse, ExxonMobil s'appuie sur sa technologie exclusive de pyrolyse baptisée « Exxtend ». Son principe est d'utiliser la chaleur pour transformer les déchets plastiques au niveau moléculaire et obtenir de nouvelles matières premières réutilisables.
L'avantage majeur de cette méthode est de pouvoir traiter des déchets plastiques complexes et mélangés, difficilement recyclables par les procédés mécaniques classiques. Ces déchets finissent actuellement enfouis ou incinérés, générant de la pollution. La pyrolyse ouvre donc de nouvelles perspectives pour leur donner une seconde vie.
Un modèle d'économie circulaire vertueux
Les matières premières issues du recyclage par pyrolyse sont ensuite réintégrées par ExxonMobil dans ses procédés de fabrication. Elles permettent de produire des plastiques, des carburants ou encore des lubrifiants à plus faible empreinte carbone, certifiés ISCC Plus.
C'est un exemple concret d'économie circulaire, où les déchets des uns deviennent les ressources des autres. Plutôt que d'extraire toujours plus de pétrole, on valorise des plastiques en fin de vie pour fabriquer de nouveaux produits. Un cercle vertueux pour l'environnement.
Nous réutilisons les matières premières issues du recyclage comme intrants dans nos processus pour fabriquer des produits à empreinte carbone réduite.
Karen McKee, Présidente d'ExxonMobil Product Solutions
Un écosystème de partenaires engagés
Pour maîtriser toute la chaîne de valeur du recyclage, ExxonMobil ne fait pas cavalier seul. Le groupe a noué des partenariats stratégiques, à l'image de sa participation dans la coentreprise Cyclyx.
Cette jeune pousse est spécialisée dans la collecte, le tri et le prétraitement des déchets plastiques. Elle fournit la matière première aux unités de recyclage chimique d'ExxonMobil. Un maillon essentiel pour sécuriser les approvisionnements et assurer la qualité des intrants.
Combiner les approches pour un impact maximal
Le recyclage chimique n'a pas vocation à remplacer le recyclage mécanique traditionnel, mais bien à le compléter. C'est en combinant intelligemment les deux approches qu'on pourra traiter un maximum de déchets plastiques.
Les plastiques relativement homogènes et propres continuent d'être recyclés mécaniquement. Le recyclage chimique prend le relais sur les plastiques plus complexes et souillés, qui sinon seraient perdus. À eux deux, ils offrent une solution globale.
ExxonMobil est à la pointe de cette complémentarité. Le groupe possède à la fois des capacités de recyclage mécanique, via sa filiale Infinium, et de recyclage chimique avec sa technologie Exxtend. Une approche intégrée unique sur le marché.
Lever les freins pour changer d'échelle
Si le potentiel du recyclage chimique est immense, des défis restent à relever pour déployer massivement cette technologie jeune. Le premier enjeu est de garantir des volumes importants et constants de déchets plastiques à traiter.
Cela nécessite de renforcer considérablement les filières de collecte et de tri. Des partenariats, comme celui noué par ExxonMobil avec Cyclyx, permettent d'avancer dans cette direction.
L'autre levier est d'ordre réglementaire. Il faut faire évoluer les normes pour reconnaître pleinement les plastiques issus du recyclage chimique comme des matières recyclées. Des discussions sont en cours aux États-Unis et en Europe pour adapter les cadres.
Un jalon majeur vers la neutralité plastique
Avec ses investissements dans la pyrolyse, ExxonMobil franchit une étape clé dans sa stratégie de développement durable et de réduction de son empreinte. Le groupe a pour ambition d'atteindre la neutralité carbone à horizon 2050.
Plus largement, le recyclage chimique est un outil indispensable pour tendre vers un monde où tous les plastiques seraient réutilisés et aucun ne finirait dans la nature. Un monde "zéro déchet plastique", neutre en plastique. C'est tout l'enjeu des années à venir.
Des entreprises pionnières comme ExxonMobil ouvrent la voie et démontrent que des solutions existent. Charge maintenant aux pouvoirs publics et à l'ensemble de la société de se mobiliser pour accélérer le mouvement. L'avenir de nos océans et de notre planète en dépend.